Cher Mr. Malbranche, Je ne saurais vous exprimer combien je me...

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Reply to Msg 5247

Cher Mr. Malbranche,
Je ne saurais vous exprimer combien je me suis bien délecté de ce que vous-même avez appelé votre entretien.

La lecture m'en a été sincèrement révélatrice, entretien éclairant, s'il en est, dans sa démarche et si courageux par ses conclusions.

Il y en découle la nécessite absolue et urgente de procéder à une constante décantation du social haïtien afin d'y identifier qui est qui?

Qui fait quoi ou qui est contre qui?

Comme l'exprime très lumineusement un des dictons populaires du terroir: lè marengwen ap vole pèsonn pa konnen sa k mal o femèl.Le filtrage auquel vous nous avez conviés tous tombe d'aplomb, et il permettra une sorte de repositionnement de nos miroirs sociaux habitués aux critiques trop faciles, trop hâtives et surtout indiscrète-
ment biaisées. Cependant, malgré tout, on se mettra d'accord avec quiconque émet l'idée qu'en Haïti existe et persiste une profonde dichotomie sociale que l'on s'amuse, par laxisme ou par intérêt, à sursimplifier d'un revers de main comme étant une division entre la classe nantie nommément connue comme la bourgeoisie et les masses populaires du pays.
Certes, votre entretien s'est surtout incliné à radiographier l'hypocrisie prévalente qui prédispose les uns et les autres, volontairement ou pas, à s'embrouiller sur la piste des vrais malfaiteurs qui détruisent la société haïtienne.Dans tous les cas, je crois que votre approche ne fait qu'ajouter une strate suplémentaire à la genèse nucléaire du phénomène social.

L'infrastructure socio-économique en Haïti est réelle, tangible, laide et palpable.C'est devenu indéniable qu'il existe deux pôles extrêmes en Haïti: les nantis et les démunis, ou encore les bourgeois et les masses populaires haïtiennes.Les marauds dont vous avez parlé et qui constituent le fléau le plus dévastateur de toute la société méritent d'être étudiés à part pour anticiper et étayer toute confusion.

Quitte à, d'amont en aval, remonter à la source de cette déviation optique, précalculée, ayant inspiré ces accussateurs mal intentionnés, peut-être qui sait, les carnassiers sociaux eux-mêmes. Mais qui aurait intérêt à jeter la poudre à nos yeux naïfs, à aboutir à la conclusion que seuls les bourgeois de "teint clair" sont cause du "katyouboumbe" infrahumain ou Haïti patauge et périclite.

Certainement, me dis-je, ce n'est pas le peuple haïtien, baudet courageux, silencieux et garant du pays, dans son entier ni les masses actives du pays en l'occurrence les petits détaillants, même pas les grossistes en transit de classe qui les auraient accusés d'être les flibustiers de la nation.

Je surajoute que si tel était le cas, les petits marchands, par exemple, qui achètent et revendent de ces bourgeois, auraient grandement raison de les accuser de pilleurs éhontés et immoraux.Sans doute le capital n'a pas d'âme! Je crois que c'est Molière qui disait que la peste soit des avares et des avaricieux! Et si c'était repris en choeur par les employés de factories, eh bien ce serait un petit élan de conscience en plus.
Un simple exemple: si vous partez à la rue Tiremasse ou toute autre rue annexée à la Croix-des-Bossales peut-être près de Saint-Joseph au bord-de-mer vous vous ferez une nette idée de l'état d'esprit qui anime ces "bourgeois".

Certes, ils ont pris le risque d'aller investir aux gorges éruptives de la ville; avec le temps ils se seraient même munis de leur petite clientèle très peu catholique, aussi questions de réflexes de survie.

Mais en fait qu'est-ce que cela change du caractère presque irréversible de l'équation?

Absolument rien, j'imagine.

Prenons le cas des Boulos, ils étaient les intouchables de la Cité Soleil, devenue repères de bandits et de voyous de tout acabit.

Ces damnés de la terre ont vu, témoins innocents, les Boulos monnayer leur misère à bon compte sans avoir jamais profité de ce butin mal acquis.

La Cité Soleil était transformée en laboratoire à ciel ouvert où les entreprises pharmaceutiques étrangères s'alignaient pour tester des médicaments frappés d'interdits dans leurs pays d'origine.

Les Boulos ont tordu la crasse de la Cité Soleil jusqu'à la dernière fange.

Coup de grâce! Viennent les scandales de leurs crimes médicamenteux contre les masses populaires.

Et après la Cité a été livrée à elle-même sans infrastructure socio-culturelle pour accueillir cette jeunesse, tige grimpante et sauvage, exposée à toutes sortes de tendances déviantes et de penchants criminels.

Pendant près d'un quart de siècle ils ont écorché la Cité, ci-avant Cité Simone, jusqu'au nu de son squelette.

Allez recenser les écoles, les centres professionnels, les maisons décentes, les centres sportifs, dérivés de toutes ces sommes ranconnées par les Boulos et consorts, vous m'en direz.Ils ont répété exactement ce que les occupants Américains ont fait en Haïti entre 1915-1934: la mise à sac au sacrifice des principes fondamentaux de la dignité humaine.

Soyons pour le moins objectifs, qu'ils soient devenus des boucs-émissaires, serait très injuste dans la mesure où il existerait d'autres larrons dont la filouterie s'avèrerait plus fatale que la leur contre la nation.

Investir dans les hantes crasseuses, ces milieux ou Jésus Christ réfléchirait sept fois avant d'y errer, où émergent à la seconde près des Ponce Pilate délégués ou des Ponce Pilate en personne, a sans doute ses mérites, mais cela ne placera nullement la bourgeoisie haïtienne de "teint clair" en odeur de sainteté devant le verdict populaire ni ne la disculpera.

Faisons la part des choses, est-ce que le problème est posé en terme de bras de fer entre la bourgeoisie et la bourgoiesie postiche composée de parasites-politiques, de mercenaires, ces négro-noiristes pour réutiliser votre terminologie, casse-cous de grand chemin ou dans son extrême acuité éthico-morale?

L'immoralité de cette bourgeoisie "comprador" devrait être la clé de voûte de ce débat et elle ne peut se racheter à bon compte.

J'avoue ne voir nullement dans votre intervention une apologie de la classe pilleuse bourgeoise de "teint clair" du pays, mais faudra-t-il que la question soit bien décantée pour que les voiles qui y font obstruction n'obstruent pas une vision nette et claire de son contenu.

L'indécence de cette soi-disant bourgeoisie ne devrait être jugée ni jaugée en fonction des parasites politiques, politiciens véreux dont la seule planche de salut consiste à piller sans aucun sens de la retenue les deniers publics au détriment de la grande majorité silencieuse et souffrante, mais en fonction de son comportement dévergondé, méprisant et cynique vis-à-vis des masses populaires.

On ne peut les exonérer par la tangente ni par, si on veut en inventer, des subterfuges syllogiques: le pillage est ambiant en Haïti, tous les négro-noiristes sont pilleurs, donc les bourgeois de complexion claire sont des pilleurs.

Par conséquent, se donnant quitus, nul n'est vraiment redevable envers le pays, envers la société.

Aujourd'hui, en Haïti les dés sont rejetés! Le parlement haïtien s'embourgeoise de bourgeois postiches et de vrais.

Ce qui est une bonne chose s'empresserait-on de dire, car cela contribuera à renforcer l'arrière-train du système démocratique que de voir les Boulos et quelques autres quidams à prétention bourgeoise au parlement haïtien, j'en suis fier.Mais associant le pillage des deniers publics aux négro-noiristes accusateurs, je me dis arrêtons-nous un moment.

Faisons un rebours, car qui gagne gros quand l'État est pillé et pilleur, faible ou affaibli, diphtérique?

C'est certainement pas les négro-noiristes qui serpentent les ministères pour chiper les caisses, grasses ou maigres, c'est ceux-là qui ont des ports privés, des enrteprises de toutes sortes sans se croire redevables envers l'État.Et parlant de l'État, ils l'incorporent.

Qui est à la solde de l'étranger, ennemi juré de l'émergence d'un système démocratique en Haïti fondé sur les respects fondamentaux de la dignité du peuple haïtien et de son verdict?

N'est-ce pas cette bourgeoisie qui a toujours eu peur du règne de l'ordre et de la discipline dans le pays?

Qui assument les masses haïtiennes soient illétrées et par conséquent inaptes à faire des choix politiques sereins, une vraie canaille?

Cette bourgeoisie n'a-t-elle pas toujours été de mèche avec l'occident et les voyoux déclassés pour tenir le pays dans une ambiance chaotique de sous-État ou d'État-nation précarisé et constamment à vau-l'eau?

Cette bourgeoisie a su être suffisamment astucieuse sauvegardant ses richesses en dépit des embuches de toutes sortes qui épinglent le pays. Mais pour surmonter le cap de ces secousses sociales sporadiques ne s'est-elle pas métamorphosée en toutes espèces et des plus laides?

La question se résume à qui le tour de piller l'État, de rançonner la nation?

Quand les Américains ont débarqué,Dartiguenave n'était pas un négro-noiriste, et après lui c'était Borno, ensuite Roy et enfin Vincent.

Ils ont collaboré avec les occupants pour piller les deniers publics et imposer le travail forcé aux paysans, devenus purs esclaves au profit des blancs et au leur propre.

Et aussi à chaque fois que les blancs redébarquent, ne sont-ils venus remettre la pendule à l'heure, autrement dit, permettre à cette bourgeoisie de ressaisir ce qui leur a été dessaisi.

N'était-ce pas le cas encore en 2004 quand ils ont déposé l'homme de main Gérard Latortue au pouvoir.

N'a-t-il pas offert des franchises douanières à ces fameux bourgeois?

J'y reviendrai.

Entretemps, j'aime cette ferme résolution à désembusquer les filoux drapés, sangsues phagédéniques contre Haïti.Mais s'il faut décanter, décantons bien.
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Mr. Malbranche

Jean-benito Mercier, December 21 2007, 12:09 AM

Topic: SE PA PLENYEN SÈLMAN MANI BOURIK FÒN PALE MAN

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