se pa plenyen s lman mani bourik f 'n pale man

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SE PA PLENYEN SÈLMAN MANI BOURIK, FÃ'N PALE MANI CHWAL!

(Contre la stérilité socio-économique du noir « gran nèg » haïtien.)

Par Camille Loty Malebranche

Cet énoncé vernaculaire dont j'ai fait le titre de cet entretien m'a été appris par un paysan, il signifie littéralement qu'il ne faille pas ménager le cheval qui a le beau rôle alors que l'on s'acharne sur le baudet qui, lui, vilain et coupable désigné, a bon dos pour tous les faix! Pas besoin d'aller loin, ni de diplôme universitaire pour constater qu'en Haïti, il y a une autovictimisation théâtrale, tragicomique de la minorité des riches d'épiderme foncé venus essentiellement de l'industrie politique.

Pour eux, le devoir civique est un pur néant mais les droits politiques leur reviennent de leur essence noire en tant que vrais haïtiens! Et si la politique consiste à réduire l'espace qui sépare le rêve de la réalité collective en mettant l'utopie en route dans le réel collectif et public, pour nos surhommes caudaux de la politique, ces individus moyens, négro-noiristes infatués à l'excès, c'est l'occasion exclusive d'assouvir leur instinct, leur frustration de classe.

Ils se plaignent de ce que la minorité épidermique de teint clair soit méprisante à leur endroit et s'empare des richesses du pays! Mais ils oublient que la richesse de classe se produit.

Eux qui ne produisent rien, ils n'interrogent jamais leur immense privilège et leur richesse matérielle tirée de prébendes, de détournement de fonds sans nulle velléité d'investissement et de retour même en termes de service de la moindre part des richesses acquises à la société! Quasiment toutes les infrastructures industrielles et commerciales d'importance actives au pays, sont des propriétés de syro-libanais, de descendants d'européens, de mulâtres qui, eux - malgré tout ce qu'on peut tantôt à raison, par souci de justice sociale, tantôt à tort par jalousie et envie, leur reprocher - bravent l'instabilité politique chronique, les aléas du marché, pour investir leur argent et leur temps en Haïti. Si j'évoque ici l'épiderme, c'est parce que ces riches noirs issus majoritairement de l'industrie politique haïtienne, eux-mêmes se sont définis comme nègres noiristes depuis la « révolution » de 1946. Ces révolutionnaires de poche et ventre, obsédés précisément par la couleur de la peau, se sont emparés de l'appareil d'État pour en faire un vrai bordel où ils n'ont cesse d'assouvir leur hédonisme débridé, leur misérable instinct de petits roi nègres, adoptant la posture d'opposants juges farouchement critiques de la bourgeoisie d'épiderme clair, alors même qu'ils sont au pouvoir et qu'ils ont, grâce à la politique, accumulé des fortunes suspectes ou illicites qu'ils expatrient dans la perspective de leur avenir de probables fuyards après leur pillage de l'État. Comme une horde barbare infâme, les premiers ennemis d'Haïti, sont ces individus sybarites hyperindividualistes qui traitent le pays comme leur bien privé et le réduisent à son état de pauvreté extrême, d'arriération, d'arbitraire, de dysfonctionnement voire d'abjection et de gêne des 50 dernières années.

Pourquoi avec tous nos nègres noiristes riches et puissants dont les fortunes acquises au détriment des finances publiques n'ont jamais été gelées par l'État haïtien, oui, pourquoi d'Estimé à Aristide, il n'existe pas véritablement une classe des affaires d'épiderme noir?

C'est en effet, une mentalité misérabiliste, néotribaliste de sous-développés et de complexés coloristes qui prévaut.

L'obsession d'un type de femmes à consommer comme un signe de promotion sociale, la mollesse dans la consommation de villas et de voitures de luxe et le refus de rien risquer pour aider le pays qui les a enrichis, fait de nos gran nèg de véritables esclaves masquant leur servitude mentale par leur ostentation arrogante et grossière parce que stérile de la richesse, le mépris crapuleux de leur classe d'origine et leur démarche aisée d'accusateurs à la fois vils et faciles de ceux qui investissent et prennent des risques, qu'ils pointent comme responsables de tous les maux. Serait-il vrai que l'esclavagisme ayant réifié l'âme et estampé l'esprit de certains esclaves, les incapables de transcendance parmi eux, lorsqu'ils se révoltent, ce n'est point par amour de la liberté mais pour établir leur propre règne esclavagiste où ils remplacent le maître vaincu par leur pouvoir infernal et tyrannique sur leurs congénères, ceux avec qui ils ont monté la révolte et aux noms de qui ils prétendaient se libérer

INJUSTICIABILITÉ » IMMUNITÉ DE FAIT DES CHWALS.

La dignité de personne humaine, d'une part; la verticalité intellectuelle, de l'autre; me portent irrépressiblement à travers ce bref regard, à effectuer le survol de cette criante insanité du comportement social de nos gran nèg et leur lourde culpabilité dans la condition de dégénérée que vit l'Haïti d'aujourd'hui. Platement tournés vers le plaisir facile, ici le principe freudien de réalité qui prime dans le temps celui du plaisir, est totalement proscrit dans un univers inversé et absurde, défiant toute logique sociale normale et tout sens civil élémentaire.

Nos puissants de la politique des 50 dernières années sont dans leur écrasante majorité de vulgaires individus-état, à l'ego intumescent, sans conscience civique, sans aucune sensibilité humano-citoyenne, tournés monstrueusement et brutalement vers la monopolisation et la jouissance personnelle privée des biens publics sans égard pour le pays et la nation qu'ils évoquent crapuleusement par intérêt électoraliste et par manière de manipulation de l'opinion publique.

D'ailleurs, dès leur accès au pouvoir, se sachant goulus du bien public à gérer, ils préparent leur exil doré par des comptes en banques étrangères ouverts souvent avec des prête-noms, pour ensuite comme cet ex ministre haïtien du Canada, aller clamer leur réussite pécuniaire dans les cafés des villes du Nord. L'impunité de cette sorte de félonie, cette apatridie révoltante de ceux qui ont tout reçu du pays, est pire que l'injustice, c'est de l'abomination antihaïtienne, du crime contre l'humanité! Il est indécent que dans un pays, ce soit une petite minorité de teint clair ou basané que l'on accuse indolemment de n'être pas authentiquement haïtienne, qui se soucie d'implanter toutes les structures d'ingénierie, de presse, de banques, de commerce, de technologie qui font fonctionner ne serait-ce que passablement une relative « modernité » en Haïti! Les noms sont là pour en témoigner...

On peut être, et c'est un devoir, contre le manque de progressisme socio-humain de nos bourgeois, mais peut-on imaginer ce que serait la presse haïtienne sans le Nouvelliste de Chauvet, sans le Matin de Magloire actuellement sous la direction de Boulos, et ce Boulos, lui, malgré les failles professionnelles de son activité pharmaceutique avec tous les empoisonnements accidentels ou négligents d'enfants qui l'ont ébranlé, n'est-il pas le seul à oser une institution d'envergure dans ce domaine pourtant essentiel pour un pays?

Que serait le pays sans l'aciérie de Bigio?

Dans le domaine des médias électroniques, la radiophonie commerciale a été modernisée par Widmayer avec Métropole, l'imprimerie haïtienne moderne serait une fiction sans Deschamps, sans Malval, l'ingénierie routière sans Vorbe n'est pas industriellement représentée...

Et il n'y a pas d'huilerie sans Brandt, d'industrie vestimentaire sans Acra...

Je ne citerai en vrac que ces quelques-uns mais partout dans les domaines essentiels et indispensables à un minimum de modernité au pays, ce sont les exclus d'un autre genre, ceux que l'on dit non haïtiens à cause de leur épiderme clair, qui font marcher la machine nationale.

Si rares sont ceux parmi les riches d'épiderme noir, à investir dans des activités industrielles ou commerciales porteuses de ce minimum de modernité susdite! Oui - et ce qui me lisent savent combien je suis implacable là-dessus - il faut que l'État haïtien enfin progressiste et responsable force nos bourgeois à être de simples justiciables c'est-à-dire à obtempérer à la loi, à respecter le fisc, à traiter humainement leurs employés, il faut que la loi pénale sévisse indistinctement contre tout contrevenant aux lois. Mais si l'on peut ainsi mettre ces gens sous la loi, il ne faut pas oublier que c'est parce qu'ils existent au moins pour le pays, eux, les « bouriks » que l'on charge de toutes les critiques! Mais notre question ici, est: où sont les autres, ces « chwals » à la partie si belle, qui ont eu la part du lion, inexistants en tant qu'agents sociaux au pays et qui n'ont de leur inexistence civile, aucune charge, aucun devoir sinon que l'indécente latitude de se pavaner avec l'argent des contribuables haïtiens et l'usufruit du détournement par eux de la manne de l' « aide étrangère » à Haïti endettée sur le dos de toute la nation! N'est-ce pas injuste et insensé qu'ils n'existent même pas comme agents sociaux justiciables, eux, des profiteurs noiristes, voyous coloristes qui passent leur temps dans leurs villas, leurs voitures avec les putains de teint clair dans des quartiers huppés de Floride, de Montréal, d'Europe ou de Santo-Domingo, dans la bénédiction des banques de ces « pays amis » hypocrites, trop joyeux, en boulimiques qu'ils sont, pour reprendre l'argent des haïtiens par criminels interposés.

Vertical et partisan de la vérité, sans nul besoin d'aucune relation ou amitié de quiconque, libre penseur achevé, je crois néanmoins qu'il faille aujourd'hui sans complaisance, dénoncer les ignobles apatrides négro-noiristes au comportement criminel qui bénéficient d'un statut que j'appellerais d'injusticiabilité, immunité de fait, pire que la simple impunité que l'on peut corriger en émettant des mandats d'arrestation contre des bandits.

Apre mani bourik fò anfen nou mèyè pale mani chwal!

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Camille Loty Malebranche, December 17 2007, 9:48 AM

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Messages in this topic

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Mme, Vous prenez le risque d'etre "sacrifiee" par ceux-la dont les oreilles sont sensibles a tout son de... read more >
Nelson Jean-phillipe, 17-Dec-07 12:04 pm
Merci cher compatriote de votre reaction si intelligente.. NB. Je suis un Homme non une femme. A bientot, cordialement. read more >
Camille Loty Malebranche, 17-Dec-07 12:17 pm
C'est tres deshonorant d'insulter les "bloggers" concernant l'analyse de Mr.Malbranche.Si je comprends vous voulez... read more >
Jean-benito Mercier, 17-Dec-07 2:27 pm
Mr Benito salut, Je n'ai jamais voulu dire"que la bassess vaut mieux que la grandeur spirirtuelle", ni deshonorer les... read more >
N. Jean-phillipe, 17-Dec-07 7:13 pm
Je ne voudrais vraiment pas susciter une polemique de mauvais aloi, car je sais tres bien que vous et moi nous... read more >
Jean-benito Mercier, 18-Dec-07 12:14 am
Ayayay! wmen kontan pou mwen we intelektiel kap batay. M'a jwenn yon ti san pou mwen bwe Kot mwen chita anba gro pie... read more >
Ti Jan Danto, 18-Dec-07 4:27 am
Mr Malbranche, Mes sinceres excuses pour la confusion. Aurais-je la dexterilite d'un chirrugien, je n'arrivrais jamais... read more >
N. Jean-phillipe, 18-Dec-07 10:30 am
First, this new site format is scary. Anyway, Why are all of you stressing the form or style of language used by a... read more >
Linda, 18-Dec-07 9:47 pm
Je n'etais pas ne en Haiti, mais mes parents sont des Haitiens. Je ne comprends pas comment une nation principalement... read more >
L Enfant D Un Bourik, 19-Dec-07 4:31 pm
Ti Jan Danto, when I read your post I always laugh so hard. Being able to talk about very serious issues in such a... read more >
Linda, 19-Dec-07 10:08 pm
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