Histoire D'Haiti Henry Christophe : Henri 1

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Thomas MADIOU a écrit dans son ( Histoire d'Haïti, Port-au-Prince, 1847-1848) que après l'expulsion des Français, Henri Christophe poursuivit sa carrière militaire au service du nouvel État Haïtien dirigé par Dessalines.

Un décret impérial du 28 juillet 1805 le nomma général en chef de l'armée d'Haïti. Ce qui ne l'empêcha pas, en octobre 1806, d'entrer dans le complot qui renversa et tua l'empereur Dessalines.

Les généraux insurgés offrirent de se rallier à lui, sous la condition qu'une constitution limiterait le pouvoir du chef de l'État ( 21 octobre ).

Christophe et son état-major adhérèrent à la résolution le 23 octobre, et le 2 novembre il publia une proclamation.

Le 24, il se mit en relation avec les puissances étrangères. Mais le général Alexandre Pétion, qui commandait dans l'Ouest, ne reconnut pas le gouvernement rétabli dans le Nord par Henri Christophe et convoqua une assemblée constituante à Port-au-Prince.

Le 27 décembre 1806, elle adopta une constitution Républicaine qui donnait l'essentiel du pouvoir à un Sénat de vingt-quatre membres et confiait l'exécutif à un président élu pour quatre ans. Le lendemain, 28 décembre, l'Assemblée nomma Christophe président d'Haïti, malgré les protestations de celui-ci contre la constitution, qui ne laissait au chef de l'État qu'un pouvoir très limité.

Le 1er janvier 1807, Christophe attaqua Port-au-Prince, mais il fut aussitôt repoussé.

Le Sénat le mit hors la loi ( 27 janvier ) et élut à sa place Alexandre Pétion ( 9 mars ).

Appuyé par son armée, Christophe s'installa solidement dans la partie Nord d'Haïti. Il promulga au Cap un acte constitutionnel, délibéré dans un conseil privé, qui lui déféra la présidence à vie, avec les pouvoirs souverains et le titre de généralissime de toutes les troupes d'Haïti ( 17 février 1807 ).

Puis en 1811, non content de ses pouvoirs, il prit le titre de roi d'Haïti et se fit sacrer sous le nom d'Henry Ier. Au Cap-Haïtien régnait un dictateur, qui représentait le pouvoir des Noirs ; à Port-au-Prince, Pétion gouvernait les parties de l'Ouest et du Sud en Président constitutionnel, soutenu par les Mulatres.

Mais si Christophe se conduisait effectivement comme un despote mégalomane, il manifestait par ailleurs d'évidentes qualités d'homme d'État. Son despotisme s'incarnait surtout dans les aspects monarchiques du régime: une cour, une noblesse, un ordre royal et militaire de Saint-Henri.

Sa mégalomanie apparaîtra dans sa passion des grandes constructions: citadelle Laferrière et palais royaux, dont le fameux Sans-Souci.

Son oeuvre est considérable.

Il promulgua tout un ensemble de codes civil: Code Henri, (adaptation du Code Napoléon) maritime, commercial et rural.

Il construisit des hôpitaux et organisa une assistance médicale gratuite.

Il attacha une grande importance à l'éducation: un réseau d'établissements scolaires fut créé ( écoles particulières d'arrondissement, écoles centrales de division militaire, écoles professionnelles et Académie royale ).

Priorité fut accordée à l'enseignement technique: tout élève doit apprendre un métier manuel.

Dans cette oeuvre originale, Christophe manifesta une double volonté politique: former des cadres techniques et éveiller à la conscience nationale le plus grand nombre possible de citoyens grâce à l'instruction.

Dans le domaine économique, le système agricole était fondé sur la grande exploitation de type féodal: généraux, courtisans et hauts fonctionnaires reçevaient de grands domaines dont ils devaient surveiller avec soin la mise en valeur.

Il fit construire des manufactures de cotonnades et des usines d'armement.

Mais d'un autre côté, son autoritarisme sans nuance fut de plus en plus mal supporté: il se livra à des exactions, monopolisa l'industrie, et rétablit le servage de la glèbe, avec des moyens de répression bien voisins de l'esclavage.

Il avait créé une maison royale et militaire, avec une armée de 24.000 hommes, que ne pouvait entretenir une population pauvre et sans commerce de 240.000 âmes. La mort de Pétion, en 1818, fit croire à Christophe qu'il pourrait réunir le Sud et l'Ouest de l'île à la partie Nord. Mais il échoua une nouvelle fois dans cette expedition.

Il se maintiendra au pouvoir grâce à l'appui de l'Angleterre.

Le 15 août 1820, il fut terrassé par une crise d'apoplexie qui le laissa partiellement paralysé.

Sa capitale se révolta.

Accablé après avoir tenté une défense inutile, trahi par ses chevaux-légers, il se suicida d'une balle de pistolet tirée en plein coeur le 8 octobre 1820. La partie du Nord D'Haiti sera réunie à la partie du Sud sous la Présidence de Boyer

Lionne2, March 18 2008, 3:56 PM

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