Un deuxième Haitien abattu par les hordes Nazis!

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DES ANTILLAIS, FUSILLES DE LA RESISTANCE

Date de naissance :
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Date de disparition :
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Son action dans la résistance :
L'action des français des Antilles-Guyane et des Grandes Antilles durant l’Occupation, en Métropole, et pendant la Résistance reste une page mal connue surtout en Outre-Mer. Peu à peu, cependant, les travaux de la recherche historique parviennent à mettre en lumière le rôle de ces héros dans la lutte contre l’ennemi depuis le 18 juin 1940 jusqu'à la victoire du 8 mai 1945.

II reste que parmi d'autres héros qui luttèrent contre l'Occupant, « soldats de l’ombre » ou « victimes civiles » de la barbarie nazie, il en est qui n'ont pas encore pris toute leur place dans le martyrologue de notre Histoire: je veux parler des « fusillés ».

A travers l’exemple de cinq d'entre eux, nous avons voulu rendre hommage à tous ces héros et martyrs antillais, souvent anonymes, qui payèrent de leur vie leur attachement aux libertés et autres valeurs de notre démocratie.

Nous adopterons dans notre récit l'ordre chronologique des fusillades, depuis octobre 1941 jusqu'à juillet 1944.

Martignasâ€"sur-Jalles (Gironde)
24 octobre 1941: Gustave Louis ROCHEMONT, dit « Loulou »

Gustave ROCHEMONT est né à Port-au-Prince (Haïti) le 29 mars 1904. Électricien de formation, il adhère à la CGT puis au Parti communiste après son embauche dans une usine de Bègles (Gironde) en 1931. II diffuse tracts et journaux et anime également des réunions dans le café-bar tenu par son épouse.

En 1938 il souscrit un embarquement sur le « Massilia » paquebot qui faisait la ligne Bordeaux-Amérique du Sud, puis est affecté aux « Chargeurs réunis » et revient en Métropole le 10 juin 1940 rescapé du paquebot « Foucauld », coulé à La Pallice (La Rochelle) le même mois. Il reprend un emploi dans une entreprise talençaise, à côté de Bordeaux.

Dénoncé comme membre du parti communiste clandestin, il est arrêté par la police française le 10 décembre 1940 et interné au Centre de séjour surveillé de Mérignac, en tant qu'individu dangereux pour l'ordre public.

Son incarcération met son ménage en difficulté financière. Sa femme, Georgette doit bientôt fermer le bar de la rue Pierre Curie.

Les dettes s'accumulent alors qu'elle a, à sa charge, son père âgé de 85 ans. Mais le préfet refuse de libérer son mari.
Lorsque le 21 octobre 1941, à Bordeaux, l'officier d'intendance allemand Hans Reimers est tué par le communiste Pierre Rebière, le chef de la Kommandantur décide de faire fusiller 50 otages.

Le 23 octobre un premier otage est fusillé.

Le lendemain 50 autres otages, communistes et résistants pour la plupart sont sortis des prisons bordelaises et du centre de Mérignac pour être conduits au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalles, où ils sont fusillés par groupe de dix. Parmi eux, « Loulou » ROCHEMONT, âgé de 37 ans. Le nom de ce martyr figure sur le monument aux morts de Martignas-sur-Jalles, et sur les plaques commémoratives du camp de Souge.

Tous les ans, depuis 1945, les fosses des fusillés sont abondamment fleuries lors des cérémonies d'hommage qui réunissent près d'un demi-millier de personnes.

Suresnes (Seine) Mont Valérien
9 mars 1942: Tony BLONCOURT

Tony Marie Edmond Louis BLONCOURT, est né à Port-au-Prince (Haïti) le 25 février 1921 de parents instituteurs Guadeloupéens. Fin 1938, le jeune Tony vient à Paris pour y poursuivre ses études.

Il s'inscrit à la faculté des Sciences et habite chez sa tante, Yolande Bloncourt.

Dès les mois d'août et septembre 1940, il prend part aux premières actions organisées par les étudiants au quartier Latin et est de toutes les manifestations en faveur du professeur Paul Langevin arrêté le 30 octobre, ainsi qu'à celle du 11 novembre à l'Arc de Triomphe.

Après le 21 juin 1941, l'étudiant Tony Bloncourt rejoint les « Bataillons de la Jeunesse » lancés par le parti communiste clandestin.

Arrêté le 6 janvier 1942 par la police française et livré aux Allemands il est incarcéré à la prison de Fresnes.

Du 4 au 6 mars 1942, il est jugé avec un groupe de six autres camarades de la Résistance par un tribunal de guerre allemand dans les locaux du Palais Bourbon.

On retiendra contre eux 17 actions de sabotage, incendies et attentats.

II est condamné à mort et exécuté par fusillade dans l'enceinte du Mont Valérien, à Suresnes, le 9 mars 1942. Le matin de son exécution, il écrivit à ses parents une lettre qui a été publiée et qui est une des plus belles jamais écrite par un si jeune fusillé.

Il venait d'avoir vingt et un ans.
La médaille militaire, la croix de guerre avec palme et la médaille de la Résistance devaient récompenser, à titre posthume, ce héros de la Résistance métropolitaine dont le nom est gravé sur les plaques de l'ancien lycée Rollin, à Paris 9e, depuis dénommé « Jacques Decourt », de l’hôtel de Lassay, résidence officielle du Président de l’Assemblée nationale ainsi que sur la monumentale cloche de bronze poli située dans l’enceinte du fort du Mont Valérien.

Limoges (Haute-Vienne)
10 juin 1944: Paul ARNOUX

Paul ARNOUX est né à Port-au-Prince (Haïti) le 24 mai 1905. Il vit en France depuis plus de vingt ans, à Caussens, près de Condom dans le Gers où il travaille.

Après le débarquement anglo-américain du 6 juin 1944, sur les cotes du Calvados et de la Manche, les troupes allemandes stationnées en zone sud, principalement en région toulousaine (Montauban), ont reçu l’ordre de remonter vers la Normandie.

La division blindée « Das Reich » se met en route dès le 8 juin en direction de Tulle et Limoges.

Dans la traversée de Tulle des combats très violents l'oppose à quelques centaines de maquisards.

La ville est mise à feu et à sang et 99 otages sont pendus par les Allemands aux balcons des immeubles du bord de la Corrèze. Puis, les assassins reprennent leur route meurtrière en direction de Limoges.

S'arrêtant le 10 juin dans le bourg d'Oradour-sur-Glane, ils commettent l'un des crimes de guerre les plus sanglant
La quasi totalité du village est massacré.

Hommes, femmes, enfants, vieillards.

En tout 642 personnes sont passées par les armes ou brûlées vives.

Reprenant la route de Limoges à Argenton-sur-Creuse, les tueurs de la division « Das Reich » s'en prennent à tout ce qui bouge.

Paul ARNOUX a le malheur de se trouver sur leur chemin.

Il est « tiré » comme un lapin.

Son corps sera retrouvé le 10 juin, criblé de balles.

A Argenton-sur-Creuse et autres communes alentours, la tuerie va continuer pendant les journées des 9 et 10 juin 1944. En tout 66 personnes seront fusillées par les hordes nazies.

Des enfants dans les bras de leur mère, des hommes dans leur étable ou atelier, des vieillards sur le pas de leur porte.

Rien ne peut stopper la fureur tudesque.

Mais ces massacres font perdre beaucoup de temps à la Division Das Reich, du régiment « Der Führer » qui ne parviendra sur le front de Normandie que le 13 juin, beaucoup trop tard pour rejeter les alliés à la mer:
Le nom de Paul ARNOUX est gravé sur le Mémorial du 9 juin 1944, à Argenton sur Creuse, avenue Rollinat (Indre) ainsi que sur le monument aux morts de sa commune de résidence, Caussens, dans le Gers.

Rinaldo Maurice, August 24 2009, 9:38 AM

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