3 milliards, un engagement, des proccupations

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3 milliards, un engagement, des préoccupations

12 Mars 2010

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L'administration Obama va demander au Congrès une aide d'urgence de trois milliards de dollars en faveur d'Haïti. Dans la foulée, le président américain, qui a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis dans l'effort de reconstruction du pays, a indiqué qu'il faut prévenir une nouvelle catastrophe à l'approche de la saison pluvieuse

A la Maison-Blanche, mercredi, René Préval a présenté une « vision de reconstruction paradisiaque d'Haïti » qui doit coûter 14 milliards de dollars américains après le tremblement de terre du 12 janvier, selon un éditorial de Giles Whittell du journal The Times.

Le chef de l'Etat et son Premier ministre Jean-Max Bellerive, note l'éditorialiste, ont présenté les besoins de leur pays avec la persuasion d'un agent de vente.

Ce, à un moment où, d'une part, les donateurs sont frappés par la récession économique et, d'autre part, s'interrogent sur la manière de combattre la corruption endémique qui entrave le développement de ce pays.

Dans un document appelé simplement « le plan », les bidonvilles et les ruines de Port-au-Prince seront remplacés par une ville moderne avec espace vert, front de mer, complexe d'appartements écologiques.

L'économie sera florissante grâce aux bénéfices que générera le tourisme.

Dans le social, de grandes ambitions sont affichées et il y a des projets de relocalisation d'un demi-million de sinistrés dans les « banlieues », les environs de la capitale dévastée. Ce plan est la carte qui mène à « l'Haïti dont nous rêvons tous », selon le Premier ministre Jean-Max Bellerive, alors que, sur le terrain, la situation reste préoccupante à l'approche de la saison des pluies pour un peu plus d'un million de sans-abri, a indiqué le journal.

Le président Obama, a remarqué l'éditorialiste, est apparu plus préoccupé que ses visiteurs haïtiens en indiquant que la situation sur le terrain reste précaire et que personne ne devrait se faire d'illusion, car la crise n'est pas terminée. Tandis que M. Obama a souligné qu'Haïti a désespérément besoin de nourriture, d'abris et de médicaments, M. Préval, a quant à lui, lancé un appel pressant aux donateurs pour qu'ils n'envoient plus de nourriture.

Ils doivent plutôt, selon le chef de l'Etat haïtien, se concentrer sur l'aide au secteur agricole en envoyant de l'engrais, des outils agricoles, sans lesquels la paysannerie ne pourra pas se nourrir pendant la saison pluvieuse.

Cette différence de vue permet d'apprécier les défis auxquels seront confrontés les pays donateurs dans l'effort de reconstruction par un gouvernement dont les ministères sont encore en ruine et qui n'avait aucune influence significative sur la société bien avant le tremblement de terre, a analysé l'éditorialiste Giles Whittell.

L'élan de bonne volonté suscité par cette catastrophe laisse croire que les demandes de fonds correspondront aux engagements pris par les donateurs, selon l'éditorialiste.

On souhaite que ce plan soit exécuté de façon transparente et dans le respect des délais impartis.

Car la corruption préoccupe la communauté des donateurs ainsi que le gouvernement haïtien, selon Ciro de Falco, le numéro un de l'équipe spéciale de la Banque interaméricaine de développement en Haïti cité par l'éditorialiste.

En vue de réduire les risques de corruption, un « fonds » alimenté par plusieurs donateurs, comme cela a été le cas après le tsunami en Asie, en 2004, sera créé et géré par la Banque mondiale et des officiels haïtiens.

Une « agence d'exécution », dirigée par des Haïtiens, des fonctionnaires de l'ONU et d'autres techniciens étrangers, supervisera les grands projets de reconstruction envisagés par le « plan ».

Jusqu'à l'émergence du gouvernement haïtien des ruines, « l'agence d'exécution » va, dans les faits, diriger le pays, a ajouté l'éditorialiste Giles Whittell.

Sans surprise, le président René Préval a évoqué la question de la corruption, endémique en Haïti, lors de son entretien mercredi avec Barack Obama, a relevé le Washington Post.
Cependant, il ne semblait pas être préparé pour une discussion sur le sujet, a noté le journal.

Le journal a nuancé en indiquant qu'en dépit des efforts du président René Préval, qui n'est pas personnellement accusé comme c'était le cas de certains de ses prédécesseurs, la corruption reste un problème majeur.

Transparency International, qui mesure l'indice de perception de la corruption, classe constamment Haïti parmi les pays les plus corrompus de la planète. M. Préval qui, selon le journal, ne s'est pas montré bon communicateur après le 12 janvier, devra démontrer au Congrès américain, aux institutions financières internationales et autres grands donateurs à travers le monde qui vont injecter des milliards de dollars dans la reconstruction d'Haïti comment il va lutter contre la corruption...

Les Etats-Unis d'Amérique continueront à être un partenaire sûr dans l'effort de reconstruction d'Haïti, a réaffirmé le président américain Barack Obama lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue haïtien René Préval à la roseraie de la Maison-Blanche, le mercredi 10 mars 2010.
« C'est un engagement que j'ai pris au début de la crise, et j'entends, au nom des Etats-Unis Amérique, le respecter », a assuré Obama devant un parterre composé de membres du Congrès, de travailleurs humanitaires, de fonctionnaires de l'USAID, du FEMA, du service des transports, de la sécurité intérieure, du Département d'Etat...

et d'Haïtiano-Américains.

« Aucune nation ne pourrait répondre seule à une catastrophe de cette ampleur sans un large support de la communauté internationale », a ajouté le président Obama, dont l'administration se prépare à demander au Congrès une aide d'urgence de trois milliards de dollars en faveur d'Haïti. Beaucoup d'Haïtiens, a-t-il poursuivi, vivent dans la précarité et ont désespérément besoin, dans certains cas, d'abris, de nourriture et de médicaments alors que s'approche l'été, généralement pluvieux.

Maintenant, le défi, a-t-il fait remarquer, est de prévenir une seconde catastrophe.

La situation reste difficile sur le terrain et personne ne doit se faire d'illusion, a-t-il dit, soulignant que les donateurs « convergeront » leurs efforts à la réunion du 31 mars aux Nations Unies à New York en vue de discuter sur des plans de reconstruction.

Selon Obama, Haïti peut et va montrer la voie, avec une vision forte, de son futur.

La communauté internationale peut apporter les ressources nécessaires à la coordination d'un effort soutenu.

En travaillant ensemble, a expliqué l'ex-sénateur de l'Illinois, on peut s'assurer que cette assistance ne soit pas simplement délivrée sous forme d'aide d'urgence à court terme.

Il faut aider Haïti à renforcer ses propres capacités en vue de fournir les services de base aux Haïtiens.

Le président haïtien René Préval, qui a remercié le peuple américain, le Congrès et le président Obama pour leur support, puis a rendu hommage aux victimes américaines du séisme, a indiqué que, dans l'immédiat, il y a un besoin urgent d'abris pour les sinistrés à l'approche de la saison pluvieuse tout en soulignant le défi de la reconstruction.

Le pays, a-t-il affirmé, doit se décentraliser en offrant des soins de santé, l'éducation, des emplois sur l'ensemble de son territoire afin d'empêcher le surpeuplement de Port-au-Prince.

Des leçons doivent être apprises de cette tragédie, selon Préval, qui a insisté sur le fait que la réponse humanitaire, massive, spontanée, généreuse aurait pu être plus efficace s'il y avait une meilleure coordination.

M. Préval, qui a aussi qualifié d'inimaginables les dégâts causés par le tremblement de terre du 12 janvier, a insisté sur le fait que les fonds versés soient gérés par une seule entité pour garantir l'utilisation efficiente de ces ressources.

Roberson Alphonse
robersonalphonse at yahoo.fr

Paul G. Magloire, March 15 2010, 11:40 AM

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