Préval : Décomposition d'Haïti
Lionne says...
"Haïti se meurt à cause de la crise économique grave, l'inflation et la récession qui secoue les familles de toutes les couches sociales.
Donc, imaginez-vous ce qui se passe dans notre pays ou il n'y a pas de gouvernement et de structures pouvant faire face a cette flambée mondiale des prix.
Nous devons attirer votre attention sur le fait qu'aucun homme d'affaire ne soit disposé à investir un sou dans le pays. Prenons les statistiques qui démontrent clairement qu'il y a une baisse énorme des produits importés. Les commerçants n'octroient plus de crédit, les prix augmentent journellement, et les produits se font rares.
Mais pour la première fois la crise combine le chômage et l'inflation: c'est la stagflation.
La stagflation est le résultat à la fois de la baisse de l'activité économique et d'une hausse de l'inflation.
Les grandes banques qui avaient prêtées de façon inconsidérées sont menacées de faillite.
Le choc pétrolier lié à une augmentation de la demande, fait tripler le prix du baril qui replonge le monde dans une crise chronique.
Les Haïtiens profitent largement de la liberté d'expression garantie par la constitution pour émettre leurs opinions.
Tous peuvent parler sans crainte de représailles, sans crainte de se voir agresser par un partisan ou un ennemi.
Les attaques restent verbales, fortement agressives, même si parfois les affrontements laissent le champ de la dialectique pour faire des victimes dans la rue. Mais ces cas sont rares.
Invectives, insultes, injures publiques, les intervenants mesurent rarement leur propos quant il s'agit de prendre position ou de commenter une nouvelle mettant en cause tel ou tel personnage de la classe politique, telle ou telle figure de l'actualité.
Ces derniers jours, le ton est monté dans les émissions où l'on dénonce et accuse à tort et à travers.Les années changent mais pas les choses, la nation est a bout de souffle, les mois à venir ne seront pas de paix, mais plutôt de barbarie.
A la misère de la majorité de la population s'ajoutent les agissements des bandes armées dont certaines, les chimères, continuent de se revendiquer du président Aristide déposé par l'armée américaine, tout en se livrant à de purs actes de banditisme dont les habitants des quartiers populaires de la capitale, Cité Soleil, Martissant, sont les principales victimes.
Au milieu de ce chaos, le gouvernement Préval fait semblant de gouverner, le Parlement, de débattre, et les représentants des grandes puissances tutélaires font semblant de croire qu'une démocratie est en marche.
Quant aux usines de la zone industrielle, elles, elles continuent réellement à faire faillite.
Le "climat de sécurité" que la Minustah est censée assurer à Port-au-Prince n'est qu'une triste plaisanterie.Les gangs kidnappent, assassinent et terrorisent la population, souvent à proximité des engins blindés de la Minustah qui n'interviennent pas.
Pour mener à bien ces projets, le gouvernement promettait de trouver les fonds permettant de soulager la misère de la population.
En dépit des promesses faites par les bailleurs de fonds internationaux à la conférence internationale sur le développement économique et social, rien n'est arrivé jusqu'à la population laborieuse, aucune misère n'est en passe d'être soulagée, même des employés de la fonction publique ont des difficultés pour s'acquérir des produits de premières nécessités.
Le gouvernement Alexis/Préval, et très prochainement Manuel/Préval flanqué de 18 ministres, 4 secrétaires d'Etat (au grand détriment des caisses déjà maigres de l'Etat), n'a aucun bilan positif à son actif.
Deux décades de désordre politique et de corruption ont laissé le pays sans infrastructures (absence de routes, d'électricité, d'eau potable dont le manque est responsable pour une grande part de la mortalité infantile, des latrines à ciel ouvert, des amoncellements d'ordures).
Même les rares promesses faites ne sont et ne seront pas respectées.
Massivement voté parla population, le président René Préval avec une victoire de 51 % des voix était une réminiscence des illusions mises en Aristide en 1990. Mais deux ans après, les illusions se sont envolées, Préval s'apprête à aller au bout de son mandat, comme il l'a déjà fait une fois, sans rien changer, sans toucher à aucun des problèmes de la société haïtienne, aux inégalités, à la corruption, à l'effondrement des services publics, et surtout à la grande misère de la majorité de la population.
Dans une situation pareille qu'attendez-vous pour comprendre que ce pays mal dirigé et va exploser ?"
Labelle/Forum
Posted by Lionne on June 12 2008 at 2:13 AM