massacre des mulatres en haiti
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MASSACRE DES MULATRES EN HAITI 1964, août: Événement connu sous le nom de « massacre des Vêpres jérémiennes ».
À Jérémie (sud-ouest du pays), des soldats de l'armée haïtienne menés par l'officier William Regala, les Lieutenants
Abel Jérôme et Sony Borges et par les macoutes Sanette Balmir et St. Ange Bomtemps tuent 27 personnes (hommes, femmes et enfants), appartenant toutes à des familles de mulâtres éduquées. Tous les exécuteurs sont des familiers des personnes tuées. Plusieurs familles de Jérémie (Sansericq, Drouin
et Villedrouin) sont exterminées. Un enfant de quatre ans, Stéphane Sansericq, est torturé devant sa mère avant d'être tué.
Les macoutes Sony Borges et Gérard Brunache éteignent leurs cigarettes dans les yeux des enfants en pleurs.
Les sites Internet mentionnés plus haut incluent la liste de ces victimes.
Ces assassinats furent commis sur l'ordre de Papa Doc lui-même, dans le cadre d'opérations de représailles contre une guerrilla anti-Duvalier à l'état embryonnaire connu comme Jeune Haiti et qui venait de débarquer dans la région
(mais dont aucun membre ne se trouvait à Jérémie).
Les causes de cette tuerie incluent également des dimensions idéologiques et raciales: Duvalier s'appuyait sur le noirisme, une idéologie politique, une doctrine et un projet national qui prétendaient promouvoir les masses noires au détriment des « élites mulâtres ».
La dictature de Duvalier ciblait ainsi les secteurs mulâtres de la société, ces derniers étant considérés non seulement comme susceptibles de joindre l'opposition.Aucun des responsables ou des auteurs de la tuerie n'a été jugé.
William Regala, qui envoya l'ordre, depuis Port-au-Prince, de « frapper la famille Sansericq » sera « promu » en 1986, après le départ de Jean-Claude Duvalier, en devenant membre de la junte au pouvoir.* * * (Chassagne, 1999:235-262; Pierre-Charles, 2000:94-102
5 Avril 1969.Événement connu sous le nom de « massacre de Cazale ».
Dans le village de Cazale (parfois orthographié Casale) au nord de Port-au-Prince, des soldats de l'armée et des macoutes tuent plusieurs dizaines de familles de paysans.
Quelques semaines auparavant, des >>jeunes membres mulâtres du Parti Communiste Haïtien (parti persécuté par le régime), dont Alex Lamaute et Roger Méhu, s'étaient réfugiés dans cette commune, croyant se fondre dans une population considérée >>comme claire de peau (de nombreux soldats polonais s'y étant installés après la guerre d'indépendance).
Le 3 avril 1969, plusieurs macoutes se rendent dans la zone, mettent le feu à plusieurs maisons et violent un nombre indéterminé de femmes locales.
Le jour suivant, après l'arrestation de deux leaders paysans locaux par les Macoutes, la population locale met le feu au bureau du maire et retire le drapeau noir et rouge du régime de Duvalier
Le 5 avril, 500 soldats et macoutes se rendent à Cazale et commencent la tuerie.
À la fin de la journé, 25 corps sont retrouvés mais 80 autres individus « sont disparus » pour ne jamais être retrouvés. Plusieurs familles ont été entièrement massacrées. Par ailleurs, 82 maisons ont été pillées et incendiées, le bétail tué ou volé, et les soldats qui sont demeurés dans le village ont plus tard forcé les femmes à danser et à « célébrer la victoire » de ces premiers
Benoit, 2003:6-9; Pierre-Charles, 2000:112-113)
Posted by Repost Lucien on June 2 2008 at 2:45 AM