Stigmatisation Des Immigrés Haïtiens en Guyane
Ti Maurice says...
La population Haïtienne résidant en Guyane est estimée à plus de 25 000 individus.
La classe moyenne » Haïtienne est très faiblement représentée en Guyane, contrairement à la Métropole ou d'autres pays d'émigration comme le Canada et les Etats-Unis.
La majorité des immigrés Haïtiens de Guyane, sont analphabètes ou illettrés, travaillent en majorité dans le secteur informel occupant un grand nombre d'emplois non déclarés, et résident pour la plupart dans des bidonvilles.
La plupart des Haïtiens sans emploi, ont développé la culture des abattis ou se sont regroupés, pour acheter des produits au Surinam ou au Brésil, qu'ils revent au détail sur les marchés locaux.
La généralisation de la culture des abattis, autour de l'île de Cayenne, a pour effet d'accroître le déboisement des collines et les risques d'érosion des sols, tandis que la revente de produits illégalement importés font l'objet de contrôles de plus en plus drastiques par les services douaniers.
Les immigrés Haïtiens sont alors présentés dans les médias locaux, comme les responsables des problèmes écologiques de la Guyane et accusés de faire de la concurrence déloyale aux commerçants et aux importateurs guyanais.
Mais c'est surtout l'apparition du sida en Guyane, qui a contribuer à renforcer les processus de stigmatisation dont sont l'objet les immigrés Haïtiens dans la société Guyanaise.
En effet, la diffusion en Guyane, de théories médicales désignant les Haïtiens comme des propagateurs du sida, a contribuer à les rendre responsables de l'expansion de l'épidémie dans ce département.
La disparition récente des grandes maladies infectieuses, encore présente dans la mémoire collective de la société Guyanaise, a pu également contribuer à entretenir des réflexes de peurs engendrées par la contagion, favorisant ainsi les dérives xénophobes et les processus d'étiquetage, autour de l'épidémie du sida.
D'un autre côté, si le sida, à un moment donné, a fait des immigrés Haïtiens de véritables bouc-émissaires en Guyane, ces processus de stigmatisation ont surtout été révélateurs, du faible degré d'acceptation social de cette communauté dans la société Guyanaise et de ses difficultés d'intégration...
Posted by Ti Maurice on March 11 2008 at 2:00 PM