Haïti - Environnement : Péril de Santé

< Previous | Home | Next >

30 avril 2008:Au Portail Léogâne, à deux pas du Théâtre national, règne une activité florissante: le ramassage des déchets en plastique.

Des jeunes gens de la zone les cueillent dans le canal Bois de Chêne avant de les vendre à une compagnie de recyclage.

Jonas Laurince

La zone du Portail Léogâne, non loin du Théâtre National, est réputée pour son instabilité et surtout pour la dégradation de son environnement.

A cause de son emplacement à la sortie sud de la ville, c'est le repaire des voleurs qui dévalisent les passagers qui attendent le tap tap pour se rendre à Carrefour, à Fontamara, à Léogâne, etc.

La zone, coupée par le canal Bois de Chêne qui charrie depuis Pétionville des déchets innommables, devient quand la pluie tombe une véritable décharge de déchets plastiques et organiques.

A la hauteur du Bicentenaire, le pont au tablier très bas constitue un véritable barrage.

Résultat, des dizaines de milliers de bouteilles et de sachets en plastique ou en styromousse sont bloqués en amont du pont, couvrant de leur masse multicolore les eaux du canal.

A certains endroits, de véritables montagnes d'ordures, assaisonnées par les matières fécales déversées illégalement par les « bayakous », ces pauvres hères chargés de vider le contenu des latrines, bloquent littéralement le passage de l'eau.

Malgré les tentatives du Service métropolitain de collecte des résidus solides (SMCRS) du ministère des Travaux publics, la zone du Portail Léogâne est toujours aussi insalubre.

Parfois, quand les montagnes de déchets qui flottent sur l'eau deviennent trop imposantes, les riverains y mettent le feu. De ces déchets plastiques et organiques se dégage pendant parfois une semaine - même pendant la saison des pluies - une fumée nauséabonde, nocive pour la santé.

Mais la situation commence à s'améliorer.

Depuis quelques jours, ce canal est quotidiennement visité et vidé de ses déchets en plastiques.

Ce travail est l'Å"uvre de quelques jeunes riverains des deux sexes, qui bravent, au péril de leur vie, les milliards de milliards de microbes qui se développent dans les eaux fétides du « Bois de Chêne ».

SÅ"ur Nicole, une jeune femme qui se livre justement à cette activité, explique qu'elle et ses collègues vendent le plastique ainsi récupéré à une compagnie chargée de le recycler.

« Nous ramassons les fatras en plastiques dans le « Bois de Chêne », ensuite nous faisons le tri entre ceux qui sont de couleur blanche et ceux qui sont de couleurs noire, verte, et brune, explique cette jeune protestante qui est fière d'ajouter le titre « sÅ"ur » à son nom. Nous les mettons dans des sacs suivant leur couleur, les chargeons dans des charrettes (kabwa) pour les acheminer dans une compagnie à Bon Repos.

»

SÅ"ur Nicole explique qu'ils gagnent un peu de sous suivant le poids des déchets plastiques collectés. « Tu connais Haïti, dit-elle, on pèse les déchets en plastique que nous avons collectés et nous sommes payés suivant le poids », dit-elle.

Elle refuse cependant de dire combien d'argent elle gagne ainsi, ni qu'elle est la compagnie qui leur achète le plastique pour le vendre à l'étranger où, une fois recyclés, il va être transformé en chaises, cuvettes ou autres ustensiles.

Certains considèrent ces recycleurs comme des fous. « Regardez ces gens, dit un passager d'un tap tap qui regarde d'un Å"il méprisant les recycleurs ramassant des bouteilles flottant à la surface de l'eau. Ils vont les vendre à des compagnies de boissons gazeuses qui, à leur tour, vont les laver, les remplir et nous les vendre à nouveau.

» Rien de plus faux. Bouteilles et plats en styromousse sont compactés et expédiés à l'étranger.

Ces déchets en plastiques sont pour la plupart des bouteilles de boissons gazeuses, de carburants, d'huile de cuisine, des plats en styromousse, des sachets d'eau et de jus. L'établissement de centres de recyclage d'ordures organiques et plastiques serait à encourager dans notre pays, à l'instar de l'Allemagne, de la Suisse et du Japon qui en font de véritables sources d'emploi.

Car non seulement beaucoup de gens trouveraient ainsi un travail permanent, mais encore cela contribuerait à la sauvegarde de notre environnement.

Lalione, May 2 2008, 5:57 PM

Start a NEW topic or,
Jump to previous | Next Topic >

< Previous | Home | Next >

 

Messages in this topic

Bonjour! c'est ce ( portai de Leogane que tu parles? voici un endroit a Santo Domingo Port-au-prince, capita read more >
El Indio, 3-May-08 5:42 pm

 

< Previous | Home | Next >