haiti: 17 decembre 2001 lavalas brulait les locaux des partis politiques

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DEVOIR DE MEMOIRE: 17 Decembre 2001 lavalas incendiait les locaux des partis politiques - 17 Decembre 2008: Lavalas utilisait toujours la violence - Ou sont-ils en 2010?

LOCAL DU KONAKOM INCENDIE PAR LAVALAS LE 17 DEC 2001
17 Decembre 2008 le mouvement lavalas reste un mouvement antidemocratique et violent.

Le 16 Decembre 2001 lavalas avait distribue des armes, de l'argent dans le cadre de la preparation et de l'executtion d'un faux coup d'etat prevu le 17 Decembre 2001. La machination, le faux coup d'etat du 17 Decembre 2001, avait pour objectif de faciliter l'elimination des membres de l'opposition democratiques, des membres de la presse independante et des membres de la societe civile.

Suivant les instructions passees par Jean Bertrand Aristide, la veille les militants du mouvement lavalas le 17 Decembre 2001 incendiaient
a. les locaux des partis politiques
b. les residences des leaders politiques Victor Benoit, Luc Mezadieu et Gerard Pierre Charles.

Ils ont le meme jour tente d'incendier plusieurs stations de radios de la capitale et le quartier general d'une centrale syndicale.

Des journalistes independants etaient aussi cibles par les militants lavalas ce jour la. Ils ont aussi incendie le CRESFED un des rares centre de recherche de la republique d'Haiti.

Ils ont detruit des documents et livres historiques a travers cet acte barbare.

Sept ans plus tard, le mouvement lavalas au lieu de comdamner et de prendre des distances par rapport a la violence a plutot initie ces membres dans le crime organise, devenant ainsi encore plus violent qu'avant.

Ce mouvement est devenu un nid de bandits, de kidnappeurs et de trafiquants de drogue.

Le mouvement lavalas de plus en plus s'affiche comme un obstacle a la construction d'une societe democratique en Haiti.

Le 16 Decembre 2008 ils ont prouve que la violence est l'outil de choix de leurs membres.

Pour verifier cliquez ici: radiokiskeya.com/spip.php?article5520

Pour ceux qui ont oublie les horreurs du mouvement lavalas le 17 Decembre 2001, je reproduis pour vous exrait d'un rapport de l'epoque

EXTRAIT DU RAPPORT
LES FAITS: L'attaque contre la Presse, les partis politiques, leurs dirigeants et les centres culturels
À partir des différentes déclarations des représentants de la Présidence, des groupes armées de partisans de Lafanmi Lavalas s'organisent à Port-au-Prince et dans les villes de provinces, attaquent, pillent et incendient les locaux des partis politiques, les résidences de certains de leurs dirigeants.

Des stations de radio sont investies et menacées de destruction, des journalistes sont violemment pris à partie et certains n'échappent au pire que de justesse.

Plusieurs personnes périssent victimes de ces actes de violence au cours de la journée.
En Province

Cap-Haïtien

- Le mobilier de la résidence du Pasteur Milton Chery, membre de la coordination de l'OPL dans le Nord, ex-candidat au Sénat, est jeté dans la rue et brûlé.

- Eluscat Charles, porte-parole OPL dans le Nord a vu sa résidence pillée et incendiée ainsi que la maison voisine.

- La maison des frères Tanis, de la Convergence et celle de Jacques Etienne, critique connu de Lafanmi Lavalas, ont également été mises à sac.
- Un certain Célius, proche des FADH a failli être lynché, n'était-ce l'intervention de quel-ques passants et des affrontements ont eu lieu lorsque les manifestants lavalassiens ont tenté de s'attaquer à Grégory Joseph de la Convergence
- Le siège central de l'OPL dans le Nord est saccagé.

- Les assaillants ont tenté de mettre le feu à Radio Maxima mais ont dû renoncer devant la réaction des riverains qui se sont portés à la défense de la station.

Cayes

- La caisse de l'entreprise de construction que dirige Gabriel Fortuné, ex-député, porte-parole départemental de la Convergence, est pillée et 2 camions bascules incendiés.
- La résidence de Jean Robert Jeune, membre du comite de coordination départemental de l'OPL est partiellement saccagée.
- La maison de Wilfred Jean-Baptiste, membre du comite de coordination départemental de l'OPL est endommagée et pillée.
- La résidence de Kessel Cilius, membre de la Convergence est pillée.
- La résidence de Pierre Richard, membre de la Convergence est pillée.
Gonaïves

- La résidence du Pasteur Luc Mésadieu, président du Mochrena et membre du directoire de la Convergence démocratique est incendiée; 3 voitures sont brûlées; 2 personnes proches du pasteur sont tuées puis brûlées.
- La résidence du Pasteur Sylvio Dieudonné, vice-président de Mochrena est incendiée ainsi qu'une maison voisine.

Une Eglise et une école dirigées par le Pasteur sont également incendiées.
- Le mobilier de la résidence de Anouès Difficile, membre de la Convergence démocratique, est incendié.

- Le correspondant de Radio Métropole dans l'Artibonite, Duc Jonathan Joseph est porté disparu.

Grande Rivière du Nord

- Le local de l'OPL est attaqué et saccagé.

Jacmel

- La résidence du porte-parole de la Convergence Démocratique dans le Sud-Est, Milot Gousse, a été attaquée avec jets de pierres.

Jérémie

- Lensky Cassamajor, représentant de l'OPL est sequestré, malmené et sauvé de justesse du lynchage.

- Local de la CATH (Centrale des travailleurs Haïtiens) incendié; beaucoup de membres de la Convergence ont dû prendre la fuite.

N.B - Participation de deux véhicules de l'Etat (Education Nationale et Finances).

Petit-Goave

- La maison de Jean Jasmin, enseignant, membre de la coordination locale de l'OPL, est incendiée, ainsi que celle de Déus Jean-François, MDN, ex-député, membre de la Convergence, responsable communal.

Des affrontements ont eu lieu entre les groupes lavalassiens et les partisans de la Convergence.

Au cours de la journée plus de 15 maisons ont été incendiées et 5 mises à sac. Les premiers rapports indiquent que: Yvon Jean, René Jean-Michel, Eligène Desrosiers, Jean Wilio Manéus, Dieusibon Jean, Yves Rigaud, Denise Osias, Inès Coicou, Genise Jean, Diréus Antoine, Prosper Jeanty, Montigène Sincère, Serge Bouzile, Wilbert Pierre, auraient ainsi, entièrement ou en partie, perdu leur résidence.

Thiotte

- Gabriel Davidson, membre dirigeant de l'OPL et une quinzaine de militants ont dû se mettre à couvert.

À la capitale, Port-au-Prince

La Presse

Au cours de la journée des journalistes, reporters, stations de radio sont l'objet de menaces, d'actes de violence qui obligent plusieurs représentants de la Presse à se mettre à couvert, certains, dans des ambassades.

D'après Reporters Sans Frontières: «Le caractère systématique des agressions démontre que les manifestants avaient reçu des instructions pour s'en prendre à la presse».

Thony Bélizaire, photographe de l'Agence France Presse, Patrick Moussignac, Guérin Alexandre, Jean-Elie Moléus, respectivement directeur et reporters de Radio Caraïbes et Guyler Delva, président de l'Association des Journalistes Haïtiens, ainsi que des reporters de Telemax, ont été pris violemment à partie par des manifestants proches de Fanmi Lavalas armés de revolvers, de machettes, de bâtons.

Ils ont obligés les journalistes à quitter les lieux sous la menace.

«Nous vous aurions abattu si vous étiez de Radio Caraïbe» ont déclaré des partisans du pouvoir à Maxo Exil, de l'agence Haïti Press Network, qu'ils menaçaient d'une arme.- La
Roger Damas, de Radio Ibo, a été forcé de remettre sa carte de presse et son cellulaire aux manifestants qui assimilaient Radio Ibo à l'opposition.

Des journalistes de Radio Vision 2000 dont Pharès Duverné, Robert Philomé et Yves Clausel Alexis, alors qu'ils couvraient les évènements se déroulant au Palais National, ont été contraints de crier "Vive Aristide, Vive Lavalas" par des membres d'organisations populaires proches du pouvoir.

Selon Arins Bellevue, directeur de Radio Galaxie, leur confrère, Abel Descolines a dû se mettre à couvert après avoir reçu des menaces et avoir été informé que son nom et celui d'autres représentants de la presse se trouvaient sur une liste de journalistes à abattre.

Un journaliste du RECAP, Gaston Janvier s'est trouvé dans la même situation.

Des reporters de Radio Métropole ont été agressés et mis en joue par des partisans du pouvoir qui se trouvaient à bord de véhicules appartenant à des entreprises de l'Etat.

Les vitres de l'autobus de Radio Caraïbes ont été brisées par des manifestants pro-Lavalas.

Plusieurs stations ont reçu des menaces de mort et ont cessé d'émettre ce jour-là: RadioQuisqueya, Radio Métropole, Radio Vision 2000, Radio Signal FM, et Radio Caraïbes. Cette dernière devait suspendre pendant plusieurs jours ses émissions.

Le professeur-historien, animateur de programmes de radio, Michel Soukar, a été l'objet de menaces répétées.
Les sièges des partis politiques

- Le siège national de l'OPL (Organisation du Peuple en lutte), originellement Organisation Politique Lavalas) fondée en 1991, Quartier-General de la Convergence, a été pillé et incendié.

Le mur et la barrière de l'entrée ont été renversés par un bulldozer du CNE. Les équipes d'assaillants ont été aussi véhiculés par la CNE. L'OPL est membre de l'Internationale socialiste, Coordinateur; Gérard Pierre Charles.

NB. Une maison attenante a été aussi pillée et incendiée.
- Le Local du Konakom, (Comité National du Congrès des Mouvements Démocratiques) membre de la Convergence et de l'Internationale Socialiste --Coordonnateur Victor Benoît-- a été pillé et incendié.

- Le local de la KID (Confédération Unité Démocratique), membre de la Convergence, coordonnateur :Evans Paul (Konpè Plim) mis à sac et incendié.

NB. C'est la 3e fois que le local de la KID a été dévasté: en 1991 (deux mois avant le coup d'état), et en avril 2000.
- Le local de l'ALAH (Alliance pour la Libération et l'Avancement d'Haïti) membre de la Convergence qui est aussi le cabinet d'études de Me Reynold Georges, son coordonateur, a été incendié.

Les maisons familiales des dirigeants de la Convergence.

- La résidence du professeur Victor Benoît située à Bon Repos, dans la banlieue nord de Port-au-Prince, a été pillée et incendiée (voir détails dans le témoignage plus loin).

- La résidence du professeur Gérard Pierre Charles, située au Morne Hercule à Pétion-Ville a été pillée. La salle de la bibliothèque a été incendiée avec un cocktail Molotov.

La maison a été assiégée en fin de matinée par des membres de la CIMO (Corps d'intervention et de maintient de l'ordre) et par des civils armés transportés en véhicules de la CNE (Compagnie nationale d'équipements - entreprise publique).

Dans les deux cas des officiels ont été reconnus, des véhicules ont été identifiés (voir témoignage plus bas).

Centres culturels

- Le CRESFED, Centre de formation, de recherche et de documentation, membre de la Plateforme des Droits Humains, dirigé par Suzy Castor, professeur universitaire, historienne de formation, fondé en 1986, a été attaqué, incendié et pillé (voir témoignage plus loin).

- La villa appartenant à l'État français et abritant les locaux administratifs de l'Institut Français d'Haïti, voisin du local de Konakom, a été pillé.

LES TEMOIGNAGES

Déclaration pour la presse de Jessie Benoit,
le mercredi 19 décembre 2001

Moi, Jessie Ewald Benoit, épouse de Victor Benoit, coordonnateur du KONAKOM et dirigeant de la Convergence Démocratique, certifie et atteste que :
1. Le lundi 17 décembre 2001, à 12 :00 AM (midi), un commando de mercenaires agissant au nom de Lavalas a débarqué en notre résidence située à Lilavois.

Quatre (4) véhicules chargés d'hommes lourdement armés:
- une Toyota Four Runner de couleur noire sans plaque d'immatriculation;
- une Nissan Patrole blanche officielle, immatriculée au No 0824;
- une Toyota double cabine sans plaque;
- une Toyota RAV4 de couleur marron
Ce commando avait pour mission d'assassiner en plus de Victor Benoit, tout être vivant (humains et animaux) se trouvant sur les lieux.

Nous étions tous présents, Victor Benoît et moi, ainsi que trois (3) parents adultes et quatre (4) adolescents quand ils ont débarqué.

Après avoir semé la panique chez nos proches voisins, nos assassins ont investi la cour de la maison.

Ils ont incendié la maison pièce par pièce en mettant particulièrement l'accent sur les espaces fermés. Nous avons eu la vie sauve grâce à la chaîne de solidarité qui a été organisée spontanément par les habitants de Lilavois.

2.- J'accuse la Police Nationale d'Haïti et particulièrement le Commissariat de Bon Repos, pour NON ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER.

J'accuse Lavalas de tentative d'assassinat sur ma personne et celle de mon mari Victor Benoit et les membres de notre famille qui étaient dans la maison avec nous.
3.- Je dis à l'ensemble de la population haïtienne: Hier c'était la Presse avec Jean Dominique, Brignol Lindor.

Aujourd'hui c'est la Convergence Démocratique avec Victor Benoit, Gérard Pierre Charles et d'autres dirigeants et membres de la Convergence; Demain ce sera l'ensemble des secteurs de la société haïtienne qui luttent pour une société libre et démocratique.

En avant tous, n'ayons pas peur, serrons-nous les coudes pour ce grand faisceau qui doit barrer la routeà la dictature.

TET ANSANM TET ANPLAS NAP CHANJE SA
Jessie Ewald Benoit

Témoignage de Suzy Castor: la résidence de Suzy Castor et de Gérard Pierre-Charles mise à sac

Le lundi 17 décembre, Suzy Castor écoutait les nouvelles du matin dans la résidence où elle vit avec sa famille, à Pétion-Ville, au Morne Hercule, lorsqu'elle reçut l'appel d'un ami insistant pour qu'elle quitte immédiatement sa demeure.

Il venait d'apprendre qu'un groupe armé, se dirigeait vers la maison probablement pour l'incendier.

Sans rien emporter, Suzy Castor s'enfuit avec ses trois petits-enfants pour se réfugier chez des amis.
Il est 9.30 AM. Une demi-heure plus tard, le groupe d'assaillants, évalué à une centaine de personnes, arrivait dans la rue Charlemagne Péralte, qu'il arpenta de haut en bas avant de pouvoir identifier la maison.

Cette troupe, parmi laquelle on ne pouvait ne pas remarquer des enfants et des adolescents, était armée de fusils, revolvers, machettes, piques.

Ils se sont massés devant la maison et se sont mis à envoyer des pierrres.

Quelques policiers arrivent alors, au nombre de 5 ou 6, se placent en retrait des assaillants et assistent sans intervenir aux tentatives de destruction du mur d'enceinte.

C'est à ce moment que les hommes de sécurité, à l'intérieur, tirent en l'air pour disperser le groupe.

Alors, les attaquants demandent du renfort: les appels sur radio ont été entendus par plusieurs témoins.

Très rapidement, 2 camions de la CNE et autres pick-ups de la police, dont un marqué "Cité-Soleil", arrivent et débarquent des hommes en civil, armés certains, de fusils-mitrailleurs.

Les habitants de la maison, dont la fille de Suzy Castor, abandonnent les lieux, en passant par-dessus le mur arrière du jardin.

C'est à ce moment qu'arrive une équipe de CIMO.
Les assaillants essaient de forcer la barrière. Ayant réussi à pénétrer dans la cour, ils mettent le feu aux deux véhicules qui s'y trouvent en criant: «yo pa gen jan pou yo soti, nap pran yo, nap rache yo youn pa youn».

Constatant que personne ne sortait, ils entrent chez les voisins à la recherche des occupants en fuite.

Utilisant un cocktail Molotov, ils incendient une des pièces principales.

Selon plusieurs témoignages, au cours des évènements, le sénateur Prince Sonson Pierre, le magistrat de Pétion-Ville, Sully Guerrier et le député Felito Doran étaient présents et observaient le déroulement de l'opération.

Tout ceci se passe sans que, ni les policiers, ni les agents du CIMO n'interviennent pour contrôler ou retenir les assaillants afin d'empêcher le pire.
Suite à plusieurs appels d'amis et autres citoyens alarmés, les pompiers arrivent.,une première fois sans eau. Finalement ils réussissent à contrôler l'incendie.

Aussitôt après, vers 4.30 PM, la maison est livrée au pillage.

Tout a été emporté ou détruit.

Des spectateurs qui ont essayé de protester ou de s'interposer ont été malmenés et frappés.
Plusieurs témoins ont vu les pillards monter dans les véhicules de la Police avec leur butin.

Cependant, aux personnes venues s'enquérir, le Commissariat de Pétion-Ville, a déclaré ignorer cela.
NB.- Ce lundi 17 décembre, le professeur Gérard Pierre Charles était à Miami où il assistait à un séminaire sur les partis politiques, organisé par l'OEA.
Témoignage de Suzy Castor: La destruction du CRESFED

Le lundi 17 décembre, vers 1h PM, un groupe d'individus, la plupart très jeunes, presque des enfants, armés de fusils, se dirige vers le local du CRESFED, 10, rue Jean-Baptiste, au Canapé-Vert.

De toute évidence, ils ne connaissent pas l'adresse, car ils passent devant le local sans le reconnaître et questionnent les habitants du quartier afin d'identifier la maison.

L'unique gardien s'étant mis à couvert, à l'approche de la troupe, celle-ci pénètre sans difficulté dans la cour principale.

Deux camions de police accompagnaient le groupe et assistent au pillage et à l'incendie.

On a également remarqué la présence du délégué de Ville pour le Canapé-Vert, Analès Obas. La mise à sac est totale.

Le feu est mis pièce par pièce. Ce qui ne peut être emporté est détruit, incendié.

Par exemple, tout l'équipement d'imprimerie et des émetteurs devant servir pour une radio éducative.

Les W.C. ont été remplis avec des exemplaires de la Constitution, et un grand nombre d'ouvrages a été systématiquement brûlé.

L'immeuble lui-même est vandalisé: céramiques, portes, fenêtres, climatiseurs, fers forgés.
Le chien de garde du CRESFED a été, selon les témoignages, arrosé d'essence et brûlé vif.
Dans la journée du mardi, on trouvait déjà en vente sur les trottoirs de la Capitale des exemplaires épars des collections spécialisées du CRESFED.

Il faut noter que des archives précieuses sur l'histoire politique et syndicale du pays ont été détruites, ainsi que des collections de périodiques clandestins sous Duvalier.

C'est une partie de la mémoire du peuple haitien qui a ainsi disparu.

Un témoin sur le Champ-de-Mars

Très tôt à l'aube, j'ai entendu parler d'un coup d'État. J'ai voulu aller voir de mes propres yeux ce qui se passait.

Je me suis rendu sur le Champ-de-Mars avec un ami vers 5:30am.

Arrivé sur la place, près du Mupanha, j'ai vu un pick-up de la police (marque Toyota), dans lequel deux policiers baignaient dans leur sang, apparemment morts.

Il y avait peut-être un millier de personnes.

Ce n'était pas la grande foule d'avant.

Des "chefs", habillés en "KK Jako", avec de lourdes armes, circulaient dans l'enceinte du Palais.

Nous sommes arrivés du côté du Palais de Justice, à l'entrée principale.

Il n'y avait pas de traces d'effraction sur la barrière. J'ai vu, stationnée, une Chevrolet blanche immatriculée «Service de l'Etat».

Des hommes habillés en noir, avec cagoules, distribuaient des armes: Gallil, G3, M16, UZI, Vers 6:30am, la distribution d'ames était terminée. Autour de moi les gens parlaient de "Dominicains" qui se trouveraient à l'intérieur du Palais.

Un policier de "Swat" s'est approché des grilles pour dire que la situation était sous contrôle, qu'il y avait un tué et deux personnes capturées.
Vers 7:30am des voitures officielles sont arrivées, avec des gens armés de révolvers et fusils.

Un tracteur tentait d'enfoncer la barrière de droite du Palais.

Des véhicules, portant des inscriptions "Cité-Solel 1, 2, 3, Delmas, arrivent et exécutent des patrouilles autour du Palais.

Un peu plus tard des journalistes sont entrés dans l'enceinte du Palais.

Ils ont dit avoir vu un mort. On leur a dit que les assaillants sont en fuite et que des policiers "spécialisés" sont partis à leur recherche du coté du Morne-à-Cabrit.

Aux environs de 10:00am, il y eut des tirs nourris du côté du palais.

Il est bruit que quelqu'un aurait tiré sur la foule.

On voit un homme courir et une foule qui le poursuit.

Quelques instants plus tard, j'ai vu quelqu'un brandir un avant-bras...J'ai aperçu le député Ernest Vilsaint avec des manifestants..

Il s'est rendu au palais avec quelques "chimères".

Autour de moi, des groupes discutent d'aller incendier les locaux des partis de l'opposition.

Parlant de la Convergence: "Pa ka gen de palè" (Il ne saurait y avoir deux palais).

Certains s'opposent à ce qu'on touche à l'école de Gérard Gourgues: «Se sèl si nou ta jwenn ak Jera Goug" (Si on pouvait attraper Gérard Gourgues lui-même....)
Je dois dire que j'étais choqué de voir distribuer des armes à des jeunes, presque des en-fants ayant l'apparence de chimères; sales, négligés, en «bout de shorts», sandales, ban-deaux autour de la tête. Certains avaient des cagoules avec des trous pour les yeux et la bouche.

Des véhicules Téléco et "Services de l'État" étaient conduits par des chauffeurs portant les mêmes cagoules.

Jusquà 5:00pm on pouvait les voir circuler en ville.

J'ai vu le sénateur Toussaint qui était dans la foule donnant des ordres.

Il était à coté de Ronald Kadav.

Celui-ci est parti.

Plus tard, il y eut une rumeur selon laquelle son véhicule serait tombé en panne à la hauteur du Morne Lazare sur la route de Bourdon / Pétion-Ville.

Pendant tout le temps où j'étais là, jusque vers 1:00pm, je n'ai pas vu intervenir les CIMO qui se trouvent à l'immeubre "Anti-Gang" face à la DGI. Ils ont répondu aux chimères qui les interpellaient qu'ils n'avaient reçu aucun ordre et qu'ils ne bougeraient pas. Quand je suis parti, vers 1:00pm, il y avait beaucoup de monde sur la place.

Témoignage de Chavannes Jean-Baptiste

Le lundi 17 décembre, un groupe de "chimères" est arrivé dans deux camions avec des jerricanes d'essence devant le local du MPP (Mouvement Paysan Papaye) à Hinche.

De nombreux militants et sympathisants avertis de ce qui se préparait, s'étaient massés dans la cour. Leur présence et détermination ont déconcerté les assaillants à leur arrivée et ceux-ci ont décidé de rebrousser chemin en prenant soin de couper les cables de téléphone qui désservent la fondation qui se trouve depuis lors privée de communication.

Témoignage d'un résident de la rue Capois

J'ai fait le mouvement d'aller discuter avec les personnes qui voulaient mettre le feu aux locaux des partis, mais j'ai du renoncer quand j'ai vu débarquer des commandos de jeunes.

Dans l'après midi du 17, vers 4:00pm, j'ai voulu aller faire un tour dans le quartier, mais en sortant de chez moi, je me suis arrêté pour observer un manège étrange.

Le voisin était au volant de son pick-up qui était plein d'une bande de jeunes, tous armés d'armes longues, une voiture de police suivait de loin. Il y eut des allées et venues, puis le pick up est reparti avec au volant un des jeunes.

En fait, le voisin avait été «kidnappé» et était venu chercher de l'argent pour sa rançon. Ils avaient «emprunté» le pick-up. On a dit qu'ils désarmaient systématiquement tous les agents de sécurité de la zone, comme par exemple ceux du Royal Market à Turgeau.

Témoignage de résidents de Martissant-Fontamara

Le dimanche 16 décembre, aux environs de 7:30 pm, des résidents de Martissant-Fontamara qui regagnaient leur domicile, ont dû négocier leur passage en plusieurs fois avec des groupes occupés à installer des barricades en divers points de ces quartiers.

Surpris de se trouver face à cette situation que rien ne laissait prévoir, la journée du dimanche s'étant écoulée sans incident particulier, ces personnes essayèrent de s'enquérir des raisons de ces préparatifs.

La réponse fut laconique: " N ap kite nou pase, pas poze kesyion, antre lakay nou..." (On vous laisse passer, rentrez chez vous sans poser de questions.).

Témoignage d'un résident de Delmas #32

Vers 6h du matin nous avons été alertés qu'il y avait un «coup d'État».

A 7h je suis sorti pour constater qu'il y avait beaucoup de monde dans les rues. Des groupes avec des armes «zamm kreyòl», fusil Douze, se sont rassemblés devant le Délimart entre Delmas #33 et #34. Puis des véhicules de la Police sont arrivés, la foule leur a fait place; les policiers se sont adressés au groupe: "Kenbe là, Kenbe là".

Un groupe armé est entré dans Delmas #32 pour inciter leurs affiliés à se joindre à eux avec leurs armes et se rendre au Palais; «Pouwa nou menase, sa ou ginyin (zamm) bay li».

(Votre gouvernement est menaçé, les armes que vous avez servez-vous en».

C'est alors que j'ai pu constater la quantité d'armes, (12, 38) qui était en possesion de résidents du quartier.

J'étais sidéré.

Tous ces gens sont partis, laissant la population en panique ne sachant à quoi s'attendre.

Je suis rentré chez moi retrouver ma famille et ne suis plus ressorti jusqu'au lendemain.

Témoignage d'un éducateur des Gonaïves

Au cours de la journée du dimanche 16 décembre une série de festivités, réunions, avait eté organisées par le gouvernement qui à cette occasion avait procédé à la distribution de Gdes 15.000 aux tenancières de restaurants populaires, dans le cadre du programme du Ministère à la Condition Féminine.

Aux environs de 9h du soir des «autorités» venues de Port-au-Prince distribuent armes, munitions, argent, aux dirigeants des groupes de base. Le délégué Kenaz Jean Baptiste St. Pierre, le maire Stephen Moise et le maire-adjoint Beauvoir Ulysse sont présents.

Vers 4h am on observe des véhicules de la PNH et de la Mairie qui transportent des pneus usagés et des barricades sont édifiées
À 8:30 am, le délégué Kenaz J.B. St. Pierre annonce la fermeture des écoles, commerce et industrie.

À 9:30 am, la maison du Rev. Luc Mésadieu (MOCHRENA) à Gattereau, entrée nord de la ville, est incendiée. Le groupe s'empare de deux personnes et leur fait subir le supplice du collier.

Une des victimes était un agent de sécurité connu sous le nom de Ramy, l'autre n'a pu être identifié
À 11:20 am, on apprend que l'école Manassé du Rev. Sylvio Dieudonné à Bigot, entrée Ouest de la ville, a également été incendiée.
À 11:35 am, la résidence privée du Rév Sylvio Dieudonné est investie et brûlée. Parmi les assaillants se trouvaient: un chef de bande connu Amyot Métayer (Cubain) le maire Stephen Moïse (Topa), le maire-adjoint Beauvoir Ulysse, Gracia Joseph (Tot) coordonateur de Fanmi Lavalas, administrateur local de l'APN, et William Joseph également de l'APN, coordonateur de Organisation Démocratique de Raboteau (OPDR).

À 12:30 pm, le même groupe incendie la maison de Anorès Difficile symphatisant de la Convergence Démocratique A partir de 2h pm les manifestants ont fêté et dîné dans les restaurants populaires qui avaient reçu l'argent du Ministère de la Condition Féminine.

Pendant que ces événements se déroulaient, la Police est restée cantonnée au commissariat départemental de l'Artibonite.

Témoignage d'un professeur universitaire

Entre 10 h am et 11 h AM, je suis sorti à pied de la maison me dirigeant vers l'immeuble de la Téléco au Pont-Morin.

Les habitants du quartier étaient devant leur porte.

Les groupes qui se tiennent en face du local de la Convergence et du Konakom viennent manifestement d'ailleurs.

Je vois passer sur un pick-up un groupe de jeunes; certains portent un mouchoir-bandeau noir autour de la tête. La plupart sont en short et dépenaillés. Tous sont armés de révolvers.

Je ne suis pas resté à regarder.

Témoignage du Sénateur Gérard Gilles, "Invité du jour" à Radio Vision 2000

(Extraits)
RV 2000 - Je veux parler des sources auprès desquelles vous avez obtenu vos informations, les premières informations.

GG - Ces premières informations, ayez l'amabilité, mon cher ami, de me les rappeler et je vais, à la lumière des faits, les assumer encore une fois.
RV2000 - Très bien, ..12 pick-ups qui ont pris le contrôle du Palais national, notamment
GG - Exactement !...

vers 1, 2 heures du matin, un ami qui habite tout près du Palais National eut à m'appeler pour me dire qu'il a constaté qu'il y a des pick-ups, double cabine qui ont assailli le Palais national et il a constaté, de visu, puisqu'il était tout près du Palais qu'il y a une voiture dans laquelle se trouvaient des policiers qui a été tout simplement agressée par ces gens armés de mitrailleuses M-50. Voilà ces informations que j 'ai eues de la part d'un ami qui habite tout près du Palais national...

RV 2000 - ...

alors les premières informations dont vous disposiez faisaient État de 12 pick-ups qui auraient pris le contrôle du Palais national.

Pourtant, au bout du compte, du côté la Police on n'a fait mention que de 2 ou 3. Qu'est-ce que vous en dites?

GG - Ver 1 - 2 h, je vous l'ai dit, un ami qui habite tout près du Palais national, m'a parlé, pas même de 12, mais de plusieurs véhicules à mitrailleuses M-50 au-dessus, qui sont en train d'assaillir le Palais national...

RV2000 - Votre informateur était un spécialiste en armes, je suppose...

GG - Non...il a parlé de mitrailleuses,...

il n'a pas précisé M-50; c'est un jeune universitaire qui m'en a informé...

RV2000 - Où est-ce que ces gens-là ont trouvé «ces armes»?

GG - Oui, ça m'inquiète, ce n'est pas seulement ces gens, il faut dire qu'il y a aussi eu des enfants, des adolescents, qui ont "trouvé" qui, arme au poing, des milliers de gens armés, nous l'avons constaté aussi à la télévision, qui ont défendu...

qui normalement ont permis l'avortement de ce coup d'Etat...

Où est-ce qu'ils ont trouvé ces armes?

Depuis 1986 ont a toujours parlé de désarmer la population, on en a parlé, vous vous en souvenez...

rien n' a été fait en ce sens; je pense que la Police nationale doit prendre plus au sérieux cet armement que nous avons constaté...

RV2000 - Mais GG, permettez, un pays pauvre, une sociéte pauvre, où a-t-on pu trouver de l'argent pour acheter ces armes?

GG - Attention, Valéry, depuis 1986...

on a toujours demandé le désarmement de la population, le peuple haitien a toujours demandé le désarmement de la population...

RV2000 - Estce que vous ne craignez pas que ces armes se retournent contre vous un jour?

GG - Jamais!
Témoignages de marchands au Champs de Mars

Le dimanche 16 décembre, dans la soirée qui a précédé la tentative de coup d'État, vers 8 h pm, une patrouille du Palais National a ordonné aux marchands installés dans l'aire des places situées près du Palais, de vider les lieux.

III. RÉACTIONS: déclarations et interventions

Dans les heures qui suivirent l'annonce officielle de "coup d'Etat", les gouvernements étrangers ont réagi instantanément pour condamner pareille tentative.

Cependant, le déroulement des évènements de la journée du 17 décembre devait, dès le lendemain, provoquer une seconde vague de réactions, tant au niveau national qu'international, où l'on trouve un questionnement des faits tels que rapportés, mais aussi la condamnation catégorique des actes de violence perpétrés contre les média et leurs représentants, les partis politiques et leurs dirigeants, et ceci, dans la plupart des cas, en présence des forces de la Police nationale.

Depuis lors de nombreuses réactions en provenance de divers secteurs ne cessent d'être enregistrées

Les organisations des Droits de la Femme: ENFOFANM, KAY FANM, SOFA «Non, Non, Non! Kominike ki soti bò kote gouvèneman Lavalas la fè konnen te gen yon tantativ koudeta nan nwit 16 pou rive 17 desanm 2001, e pou pwoteje pouvwa Lavalas la "popilasyon yo reyaji.

Ki popilasyon?

Depi kilè poilasyon ayisyèn nan te ame?

Konbyen moun nan popilasyon yo ki gen mwayen sikile lan machin, a lè sa a, nan moman ensekirite sa yo?

Pèp ayisyen nou pa dwe bliye kouman Duvalier te chita pouvwa bout di li a! Sa ki pase lendi 17, madi 18 desanm 2001 e k ap kontilye fèt nan tout rakwen peyi a, se yon operasyon kont tout sa ki sanble opozisyon ak pouvwa Lavalas la!».

(Le communiqué émis par le gouvernement annonce qu'il y a eu une tentative de coup d'État dans la nuit du 16 au 17 décembre, et que pour protéger le pouvoir Lavalas la "population" a réagi. Quelle population?

Depuis quand le peuple haitien est-il armé?

Combien de personnes ont-elles les moyens d'être véhiculées, particulièrement dans cette période d'insécurité?

Peuple Haïtien, n'oublions jamais comment Duvalier a installé sa dictature! Ce qui s'est passé le lundi 17 et le mardi 18 décembre et continue à se produire partout dans le pays ce n'est pas autre chose qu'une opération dirigée contre tout ce qui semblerait vouloir s'opposer au pouvoir Lavalas» (20 déc 2001

Evans PAUL, leader du KID (Komite Inite Demokratik) :
«Arrêtez le robinet de sang qui coule dans le pays !...» (18 déc. 2001

Gérard Gourgue :
«Je me demande ce qui est arrivé au Palais National?

Il semble être devenu un prétexte pour massacrer l'opposition

Le Député de la 3ème circonscription de Port-au-Prince, Simson LIBERUS, dit: «Plaider en faveur de la peine de mort qui doit être appliquée contre les putschistes, zenglendos ou kidnappeurs surpris en flagrant délit. Le Sénateur indique qu'il entend soumettre en ce sens un projet-loi à la chambre basse».

Article 20 de la Constitution de 1987: «La peine de mort est abolie en toute matière» (21 déc 2001

Dr Dunois CANTAVE, dirigeant politique «Sous prétexte d'un coup d'Etat manqué, nous assistons à un autre aspect de ce fameux mot d'ordre qui, en plus des assassinats politiques et citoyens et de journalistes déguisés en lynchages, nous amène maintenant à la mise à sac et à l'incendie de locaux de partis politiques et de résidences de membres et de dirigeants de l'opposition haïtienne» (18 déc 2001

Guy PAUL, Ministre de la Culture et de la Communication :
«L'incendie des locaux des partis politiques est un incident regrettable, mais le peuple est enragé; il est difficile d'éviter ces choses-là».

(19 déc 2001

Le Secrétaire exécutif de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH), Dr. Santiago A. Canton, condamne énergiquement la situation de violence qui règne en Haïti. Il rappelle à l'État Haïtien que la «Convention américaine relative aux droits humains, dont il est partie, souligne que les Etats ont le devoir de prévenir et de sanctionner, à la suite d'une enquête dûment menée, toute violation des droits reconnus dans cet instrument et de garantir aux victimes les réparations appropriées».

(Washington 19 déc 2001

Les autorités haïtiennes ne peuvent pas se permettre de laisser la violence se donner libre cours dans les rues sans intervenir» déclare José Miguel Vivanco, Directeur Exécutif de la Division des Amériques de Human Rights Watch.

Il ajoute: «Le Gouvernement Haitien doit faire en sorte que les enquêtes sur les attaques soient rapides, complètes et impartiales et que les responsables soient traduits en justice».

(New York, 18 déc 2001

Du Canada, DROITS et DEMOCRATIE, s'adresse directement au Chef de l'Etat: «Excellence, vous seul avez le pouvoir de faire cesser immédiatement les agissements de ces groupes qui disent agir au nom du parti que vous représentez, la Fanmi Lavalas.

Ils commettent des atteintes graves aux droits humains les plus fondamentaux, comme le droit à la vie, le droit à l'intégrité physique, le droit d'association et le droit à l'expression libre, alors que Haïti en ratifiant des Conventions et protocoles qui garantissent le respect de ces droits s'est engagée à défendre et à promouvoir ces droits».

(Montréal 20 déc 2001

Pour Micha GAILLARD, dirigeant du Konakom, "sous prétexte d'un coup d'Etat dont on ne comprend ni les tenants ni les aboutissants, le pouvoir Lavalas en a profité pour tenter de baîlloner l'opposition démocratique.

Pour lui, " les évènements du 17 décembre, c'est l' Acte II d'une scène théâtrale dont l'acte 1 s'était déroulé le 28 juillet 2001 et dont l'objectif est de réduire au silence la Convergence Démocratique" ( 18 déc 2001

Le Sénateur Yvon NEPTUNE, Président du Sénat

le peuple a identifié ses ennemis..." (18 déc 2001

Dans son intervention sur les ondes de Radio Vision 2000, l'ancien colonel des Forces Armées d'Haïti, Himler REBU a passé au laminoir les arguments avançés par la Police nationale et la présidence pour justifier la "tentative de coup d'Etat (...) la fuite des assaillants du Palais national, contrôlé par le Service de sécurité et une foule immense mobilisée en la circonstance, est techniquement impossible, à moins que le gouvernement veuille accuser tous les membres de la Garde du Palais national de complices ou bien de lâches" (22 décembre 2001

Lorsque le président de la République a dit qu'il a le contrôle de la situation et demande de continuer la mobilisation, le contenu de cette expression est de déchouker, incendier, piller et bastonner».

Me Fritz CANTON, à Vision 2000 (23/12/ 2001

L' ancien Commissaire Guy Philippe, sur les ondes de Radio Carnivale, à Miami, nie toute participation dans la tentative de coup d'Etat, tout en assumant son opposition au pouvoir Lafanmi Lavalas (18 déc 2001

Jean-Claude BAJEUX, directeur exécutif du Centre Å'cuménique des Droits Humains: «Et voici que la face monstrueuse du Léviathan s'étalait, ce 17 décembre, devant nous, comme il était apparu à Petit-Goave, sous les yeux horrifiés de Brignol Lindor.

Voici que des commandos livraient au feu des locaux de partis et des demeures d'hommes politiques, crimes que le Code Pénal sanctionne de la peine de mort (changée sous la Constitution actuelle en travaux forcés à perpétuité).

..

Tout redevenait possible: tout citoyen redevenait coupable, par le fait même d'exister.

Le pire redevenait possible».

In "Revoir la face du Leviathan", Le Nouvelliste, 28 décembre 2001

Note de LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE «Nous estimons que cet événement du 17 décembre doit faire réfléchir le pays tout entier, dans toutes ses composantes et à tous les niveaux.

Quelle qu'en soit la nature, quelle qu'en soit l'origine, ce qui s'est passé a offert le prétexte à des actes de violence inacceptables que nous déplorons et condamnons.

Car, la violence, à laquelle on a, de façon irrésponsable, associée des mineurs, s'est déchaînée sans que les forces de l'ordre aient su l'endiguer, causant ainsi de grandes souffrances au pays...» (26 décembre 2001

ANMH (Association Nationale des Media Haïtiens) ...

«condamne l'explosion de violence sous toutes ses formes et quelle qu'en soit la provenance qui a marqué la journée du 17 décembre 2001 et qui s'est soldé par des pertes en vie humaine et des actes de vandalisme de toutes sortes».

(21 déc 2001

L'ISC (Initiative de la Société Civile) a condamné l'apparition sur la scène nationale de «groupes civils armés et violents et s'apparentant à une milice politique».

Dans la même déclaration, l'ISC demande au gouvernement de «faire la lumière sur les évènements qui se sont produits au Palais National».

(19 déc 2001

La PAPDA (Plate-forme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif

lève ses plus énergiques protestations contre les destructions pertétrées au cours de cette journée de cauchemar...Quelle leçon veut-on donner à nos enfants quand ils assistent à la destruction impunie par le feu de bibliothèques, de centres de documentation et de réflexion

Ces opérations meurtrières et destructrices rappellent tristement l'ère des bayonnettes et le passé récent de la dictature des Duvalier qui s'est servie de l'arme de la terreur et de la destruction pour réduire au silence toute opposition et tout velléité de parole critique." (21 déc 2001

La POHDH (Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains) ...

«Condamne avec la plus grande rigueur la mise à sac du local du Centre de Recherches Economiques et Sociales et de Formation (CRESFED), institution membre de la Plate-forme et réclame des autorités des mesures de réparatiion»...

«constate et relève certaines incohérences dans la reconstitution des faits par les autorités responssables et elle demande qu'une commission indépendante pour éclaircir, pour une fois, les évènements de la nuit du 16 au 17 décembre 2001...» (18 déc 2001

LE COMITÉ POUR JUGER DUVALIER questionne: «Si le gouvernement a pu avec autant de facilité maîtriser les assaillants du Palais National, comment n'a-t-il pas pu intervenir pour protéger tant de bâtiments odieusement saccagés. Quelle belle occasion pour notre Président, d'apparaître (à travers, ce que nous appelerons une "provocation" savamment orchestrée), comme celui qui tient bien tout en main et qui appelle mielleusement au calme et aux valeurs démocratiques (...) Nous denonçons avec fermeté ces manÅ"uvres qui ruinent la cause de la démocratie en Haïti. Nous appelons tous ceux et celles qui font leur, la cause des Droits de l'Homme, à faire échec à cette néo-dictature qui s'implante de plus en plus ouvertement dans le pays. Halte aux mensonges et aux déclarations onctueuses.» (Paris, 18 déc. 2001

RSF (Reporters sans Frontières).

«Situation toujours tendue pour la presse quatre jours après la tentative supposée de coup d' Etat....

Selon les informations recueillies par RSF, la situation de la presse haïtienne ne s'est tojours pas normalisée quatre jours après la tentative supposée de coup d"Etat du 17 décembre.

Se sentant menacés, près d'une dizaine de journalistes continue à se cacher.

Cinq d'entre eux auraient trouvé refuge dans des ambassades et chercheraient à quitter le pays. Au moins duex des quatre stations de radios qui avaient été contraintes de cesser leurs émissions le 17 décembre affirment que la police ne leur a proposé aucune protection.

Pourtant, au cours d'une allocution dans l'après-midi du lundi, le président Jean-Bertrand Aristide avait pris l'engagement de faire respecter la liberté d'expression.» (21 décembre 2001

AMNISTIE INTERNATIONALE " Le gouvernement Haïtien a l'obligation de protéger tous les citoyens sans exception, et doit agir de manière décisive pour mettre fin aux actes de violence commis à titre de représailles ...

demande au Président Aristide de continuer son appel au calme à ses partisans et de veiller à ce que les forces de l'ordre agissent dans le cadre de la loi et respectent les droits humains dans leurs efforts pour restaurer l'ordre public" (18 déc 2001

LE DEVOIR (Editorial) «Qui croire?

Quoi Croire?

Telles sont les questions qu'à l'évidence la communauté haïtienne se pose au lendemain du coup d' Etat manqué qu'une trentaine d'individus, sous les ordres d'un ex-commissaires de Police, ont tenté dans la journée de lundi.

Si l'on en croît la version officielle écrite et corrigée par le Président Jean-Bertrand Aristide, ce contingent a bel et bien essayé de renverser le gouvernement.

Si l'on se fie aux représentants de l' opposition ainsi qu'aux témoignages de journalistes, le coup en question ne serait qu'une fumeuse mise en scène par Aristide et ses proches..." (Montréal, 19 déc 2001

Du côté de la communauté internationale, les réactions vont de la condamnation de l'attaque perpétrée contre le palais au rejet des violences qui l'ont succédée. L'Organisation des États Américains (OEA) et le gouvernement canadien ont condamné l'attaque.

En outre, l'OEA considère le recours à la violence comme une grave menace à la démocratie.

Le gouvernement français a déploré que l'attaque du Palais ait été suivie d'actes de violences dirigés contre les responsables et les sièges de partis politiques de l'Opposition.

La France a aussi protesté énergiquement contre le sac de l'Institut Français au mépris des conventions internationales

L'UNION EUROPÉENNE :
L'UE «condamne énergiquement les évènements confus qui se sont produits lors de l'attaque contre le Palais national le 17 décembre dernier.

Elle réprouve, sans réserves, les violences et intimidations dont sont victimes ces derniers

Janus Merizier, December 17 2010, 10:11 AM

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