cep-haiti:les voleurs des biens l'etat et corrompus admis sans decharge

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Le CEP accusé de "parti pris politique" après avoir levé l'obstacle de la décharge
Dirigeants de INITE et de l'opposition crient au scandale et exigent le retrait de la décision apparemment prise en faveur du candidat du pouvoir, Jacques-Edouard Alexis, et potentiellement annonciatrice d'une crise

mercredi 4 août 2010,
Radio Kiskeya

Des dirigeants de la plateforme présidentielle INITE et de l'opposition ont vivement contesté mercredi la décision très controversée et "politiquement suspecte" du Conseil électoral provisoire de mettre de facto en veilleuse la constitution dans ses dispositions relatives au certificat de décharge que les comptables des deniers publics doivent obtenir pour se porter candidat aux prochaines présidentielles.

Dans un communiqué publié mardi, le CEP a, en effet, pris sur lui-même d'autoriser les intéressés à faire acte de candidature sur simple présentantion d'un rapport favorable de la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif.

Une mesure contraire à l'article 233 de la constitution qui stipule clairement que seules les deux chambres du Parlement sont habilitées à accorder décharge aux grands commis de l'Etat (Premiers ministres, ministres, directeurs généraux) pour leur gestion financière. Le cas échéant, une commission bicamérale de quinze membres doit être formée pour analyser le rapport de la cour des comptes et faire des recommandations aux élus des deux assemblées qui doivent rendre leur verdict.

Impossible pour l'institution électorale d'échapper à des suspicions politiques légitimes quand son "amendement" de la constitution, dont la motivation n'est toujours pas justifiée, coïncide avec la désignation le même jour par le Président René Préval de Jacques-Edouard Alexis pour représenter le parti au pouvoir INITE aux joutes électorales du 28 novembre.

Non muni de son certificat de décharge pour cause de dysfonctionnement du Parlement, l'ancien Premier ministre a du mal à imposer son nouveau statut de présidentiable.

Car, au sein même de sa famille politique, nombreux sont ses adversaires et c'est avec le couteau entre les dents que certains ont accueilli la désignation.

Membre fondateur et un des chefs de file de INITE, le président du Sénat, Kély Bastien, n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour mettre les conseillers électoraux sur la défensive en qualifiant leur initiative de sans fondement et de "précédent dangereux pouvant déboucher sur des violations constitutionnelles en cascade".

Le parlementaire, qui n'hésite pas à dénoncer une "décision politique" destinée à faciliter le dépôt de candidature de M. Alexis, souligne que l'organisme électoral ne dispose absolument d'aucune autorité pour limiter ou supprimer le champ d'application de la loi. Il déplore également qu'aucune démarche n'ait été entreprise auprès du Sénat qui, croit Bastien, pourrait, en l'absence de la Chambre basse, statuer sur la délicate question de la décharge.

Relativement au choix de l'ex-Premier ministre, destitué par le Sénat lors des émeutes de la faim d'avril 2008, Kély Bastien révèle qu'il continue de faire l'objet de contestations et même de résistance acharnée au sein de INITE.

Contrairement au chef de l'Etat, beaucoup des membres de l'état-major de la plateforme ne voient pas en l'agronome Jacques-Edouard Alexis un rassembleur capable de se mettre à la hauteur des grands défis nationaux.

Le président du Sénat, dont le nom figurait sur la liste des candidats potentiels, a fait usage d'un proverbe créole pour expliquer que une chose est de placer Alexis dans la course, le porter au pouvoir en sera une autre.

Michel Clérié, vice-président du Sénat et ami proche de René Préval, ne cache pas non plus son opposition à l'ancien chef de gouvernement.

Le choix n'a été précédé d'aucune consultation, confie-t-il.

Le Sénateur de la Grand'Anse rappelle qu'il avait été parmi les élus ayant participé au renvoi de Jacques-Edouard Alexis en 2008 et qu'entre-temps rien n'avait changé autour du personnage.

De son côté, le dirigenat de la Fusion des sociaux-démocrates et de la plateforme Alternative, victor Benoît, dénonce un scandale qui, selon lui, montre clairement que le CEP est déterminé à violer la charte fondamentale et la loi électorale pour se mettre au service des intérêts du pouvoir.

Chose contraire à un processus électoral démocratique et équitable.

Parlant d'un cas de "délinquance administrative", le professeur Benoît accuse l'institution de chercher à faire admettre dans la course électorale des responsables actuels et passés de l'Etat qui ne disposent pas de certifcats de décharge réguliers.

spp/Radio Kiskeya

Haiti News, August 6 2010, 2:02 PM

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