Bill Clinton Et Haiti

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Haïti: Faut-il remonter au premier voyage du couple Clinton à Port-au-Prince dans les années 70 et au retour à l'ordre constitutionnel en 1994 pour évoquer avec justesse l'intérêt de l'ex-président américain Bill Clinton pour Haïti?

Les esprits chagrins pensent qu'on ne sait pas à qui on a affaire: l'envoyé spécial des Nations unies pour Haïti depuis mai 2009 ou le co-président de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH); le fondateur de la Clinton Global Initiative ou l'époux du secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères, Hillary Clinton?

Etat en déliquescence et en crise, pays sinistré et « maudit », Haïti a intérêt à « gérer » avec intelligence et pragmatisme cette personnalité célèbre et influente.

Mais comment?

Tout est là.

Que peut nous apporter de positif le principal artisan du retour du président Jean-Bertrand Aristide au pouvoir en 1994?

Envoyé spécial des Nations unies pour la reconstruction après le tsunami qui avait frappé les pays de l'océan Indien en 2004, Bill Clinton n'est pas seulement un homme de pouvoir redoutable et exceptionnel parce qu'il a fait deux mandats présidentiels consécutifs de 1993 à 2001, mais aussi parce qu'il détient des capacités remarquables de séduction, de perspicacité et de combativité.

Chez lui, le sens de la réussite ou la culture du résultat est bondissant.

Sans commune mesure.

C'est à la fois une vedette du monde international et un philanthrope engagé dans des actions humanitaires mobilisatrices (le réchauffement planétaire, la lutte contre le sida, l'intolérance religieuse, par exemple), une personne-ressource expérimentée et un conférencier recherché, au carnet d'adresses composé des noms de tous les puissants et de tous les multimillionnaires de la planète. Qui dit mieux?

On a donc là une sorte d'avocat de la cause (perdue?) haïtienne, un ambassadeur de choc, capable de susciter un intérêt durable pour les efforts de reconstruction en Haïti, un agent de publicité capable de vendre le produit haïtien en dépit de tout, malgré maintes circonstances défavorables.

Chargé de coordonner, après le 12 janvier 2010, l'aide internationale à Haïti par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon - qu'il s'agisse des efforts continus d'intervention d'urgence, de projets de reconstruction à long terme ou de la mobilisation du soutien international par les bailleurs de fonds, il porte un intérêt particulier à notre pays depuis plus de trois décennies.

Au lieu de voir en l'ancien locataire de la Maison-Blanche un proconsul ou un gouverneur avide de pouvoir et d'argent, il faut au contraire le considérer comme une grande chance, une belle machine publicitaire, une arme offensive pour nous, tétanisés par la pauvreté et une réputation internationalement épouvantable.

Même si sa tâche immense s'apparente au signal de la fin d'une certaine indifférence internationale à nos malheur, ils ne pourra pas servir à lui tout seul d'électrochoc pour creuser les fondations d'un développement durable dans ce pays en ruine.

Ne nous faudrait-il pas d'autres Bill Clinton pour nous aider à soulever les montagnes du sous-développement?

Arriverons-nous, en tant que dirigeants, à exploiter au maximum la notoriété, les innombrables contacts, l'éloquence, le dynamisme et l'efficacité de Bill Clinton?

Voilà la question à laquelle aucune réponse catégorique ne peut être apportée maintenant lorsqu'on se réfère à notre tradition archaïque de nègres marrons et à nos forces d'inertie, dont les plus habiles occupent tous les épicentres du pouvoir politique et économique.

Jean-marie, July 9 2010, 3:35 PM

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