Repenser l'État Haïtien

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Ce ne serait pas une mauvaise idée de repenser l'État Haïtien à rebours.

Par exemple, s'interroger sous quelles contraintes après les dévastations dues aux guerres successives conduisant à l'indépendance de 1804 que Henri Christophe a pu construire la citadelle Laferrière?

Visait-il la temporalité ou l'éternité?

Comment visualisait-il l'avenir?

Autant de questions pertinentes que les gouvernants actuels en Haïti devraient se poser.

Haïti est-il un pays si pauvre que le projet d'un développement endogène n'y est même pas pensable?

Or il y existe toutes les ressources nécessaires devant mener le pays graduellement vers une stabilité socio-économique durable: la mer, les terres arables, le soleil, le vent, et plus essentiellement la jeunesse Haïtienne.

Cependant y véhicule aussi un mythe sempiternel que les pouvoirs en place et l'opinion internationale tendent à dogmatiser, un mythe qui devient pour les Haïtiens eux-mêmes un cliché.

Qui pis est ce mythe demeure constamment à la merci des dirigeants qui l'utilisent à bon escient, conséquemment faisant de tous les citoyens Haïtiens des complices involontaires d'un ordre anormal de fonctionnement étatique.

Autrement dit, il n' y aura jamais lieu de demander des comptes dès lors que tout le monde s'entend que le pays n'a rien, que le pays est pauvre, dépourvu de tout. Ce mode de prédisposition mentale a toujours fait le jeu des dilapidateurs des ressources de l'État. A qui demander des comptes?

Le règne de ce mythe a plongé Haïti dans un perpétuel infantilisme politique où la nation se croit obligée de s'octroyer des tuteurs ou curateurs internationaux au grand dam de la "souveraineté?" nationale.

Nous entendons les ministres dans des ministères respectifs, tantôt le Premier Ministre des gouvernements passés ou actuel, et même le président renchérir qu'ils héritent d'un pays complètement ruiné.

Serait-ce un constat se demande-t-on ou est-il la sollicitude de la part des citoyens de se taire, de ne pas exiger des comptes?

Ou au peuple d'envoyer son encyclopédie de desiderata à la quarantaine?

Or s'il s'agissait d'un constant, il devrait susciter un flegme cynique, car la course vers la présidence ou le désir de ministrabilité ne devraient pas être des décisions ignorantes, bon enfant, ce devrait être des déterminations conscientes et réfléchies.

En d'autres termes les campagnes politiques et les consultations qui conduisent successivement aux postes de président ou de ministre étaient supposées être bien imbues de prime abord des faits.

Donc, il s'agissait plutôt d'une sollicitude compatissante et complaisante, quinquénalement renouvlable de la part des citoyens: s'il vous plaît ne demandez pas de compte.

D'où la nécessité de repenser l'État Haïtien, lui assigner des échéances beaucoup plus rigoureuses.Corollairement, repenser l"État Haïtien, c'est aussi et avant tout, le réguler à partir d'une nouvelle vision économique et sociale, à partir d'une culture endogène de la politique: se grès kochon an ki pou kuit li.
-Recenser les ressources du pays, mobiliser et intégrer la jeunesse Haïtienne dans la réinvention et la mise en place d'un nouvel ordre étatique.

-Repenser la philosophie des institutions de formation éducatives et professionelles à la lumière du progrès scientifique mondial et pluriel.

Reconnaissons que l'UEH a échoué et la perpétuation de cet échec ne peut que conduire vers une catastrophe intellectuelle en Haïti.Par exemple, accepter que la MINUSTAH, comme force d'occupation en Haïti répète le geste de la honte deux siecles après sans souffler mot- ce geste est reproché à Haïti à travers l'imbécilité du chef d'État de l'Ile entière -, habite l'Université de la Fondation Aristide pour la démocratie en dépit de la position idéologique du recteur relève d'une honte aberrante.

-Repanser l'hémorragie intellectuelle dont le pays est victime par la revalorisation de la jeunesse en investissant massivement dans leur avenir.

-Tenir à distance les États-Unis, la France, le Canada dans leur constante tentative de garder le pays sous tutelle.

-Privilégier les rapports de coopération plurielle avec le Vénézuela, Cuba, tous les pays à tendance socialiste où les intérêts du peuple priment et sont maximisés.
Pour ce faire, Haïti a besoin d'une seconde déclaration de l'indépendance sous l'égide de la constitution de 1987. Il faut aussi que l'État devienne plus responsable et capable de donner des comptes.

En effet, en Haïti, chaque ministère constitue un pôle hémorragique où le pays, les veines ouvertes donne l'âme au fil des dictatures et des pouvoirs irresponsables et incompétents.

On ne sent pas qu'il y ait un concert des ministères où l'harmonie contribuera au progrès national.

On entend des ministres se plaindre des manques même quand des contribuables internationaux bons samaritains de leur état y versent des pactoles: la Chine, le Japon, la Corée et d'autres.

C'est le plus souvent des fonds qui n'entravent pas le fonctionnement de l'État ni ne hypothèquent son avenir potentiel, car ils ne s'impiquent nullement dans la destabilisation du pays comme c'est souvent le cas avec les États-Unis, la France ou le Canada qui cherchent à influencer dans un sens ou dans l'autre l'état des affaires en Haïti. Il est temps que les mesures comestiques tendant à plâtrer les plaies infectes du pays prennent fin au sein des ministères et qu'on voie poindre un plan national de dévloppement à l'horizon, plan que la diaspora haïtienne se fera le plaisir d'embrasser à bras le corps.

-plan national de développement agricole
-plan national de développemnt éducatif
-plan national de développement culturel
-plan national de développement communicationnel(route, électricite, télécommunication...)
Il est temps de dégager des perspectives megastructurelles tout en rejetant les pratiques d'adoquinage étatique.Dans ces circonstances, l'émulation reste inspiratrice, ainsi relancer la grandeur d'Haïti face à la République Dominicaine ne serait une mauvaise idée non plus. Qu'est-ce qu'ils font là-bas que nous ne faisons pas en Haïti?

Donc, dépasser le niveau de développement de la République voisine nous permettrait de nous ressaisir sur le plan insulaire et régional.

Les braceros Haïtiens en République dominicaine sont exposés à toutes sortes de violations de leurs droits humains, ils sont traités comme des animaux, et de temps à autre ils sont jetés de l'autre côté de la fontière déguenillés. Où est l'État haïtien dans tout cela?

Quelle est sa responsabilité vis à vis de ces citoyens?

Pourquoi ne pas par exemple relancer les plantations sucrières en Haïti et créer des emplois à nos compatriotes?

Nous ne pronons pas la culture du sucre amer, nous parlons en terme de plan national de développement économique intégré, car ce serait justifier leur mépris que d'expatrier leur esclavage d'un côté à l'autre de l'île.
Encore une fois, le projet de la communauté internationale, impérialiste, raciste, hégémonique ne cadre pas avec les objectifs de ce pan d'île qu'est Haïti. Propos que nous avons soutenu antérieurement.

Nous avons nos priorités que le corps ministériel devrait prendre en compte.Voir notre Premier Ministre fustiger la communauté internationale du non-respect de leurs promesses, c'est faire preuve d'extrême naïveté et d'inconséquence, car celle-ci se fout éperdumment de ce que devient Haïti. Donc, le maintien d'une atmosphère d'insécurité permanente en haïti ne peut que répondre au projet tacite de l'ONU, car cycliquement ils pourront justifier les motifs d'intervention sous forme de MINUSTAH et autres.

Plus éhontément voir notre parlement accepter du matériel logistique du gouvernemnent Américain devait révolter la conscience civile et pousser l'État à une forme d'autoscopie morale, car cet acte du parlement n'est vu d'un bon oeil compte tenu de la tradition de tractations et de connivence des parlements Haïtiens face à l'étranger, n'était-ce pas effrayant?

Finalement, si Haïti rate sa chance de se redresser avec cette équipe gouvernementale, alors l'ultime recours ce serait un suicide collectif, ce qui a été déjà entamé à bien des égards, certes pas de façon concertée..

Jean-benito Mercier, May 30 2007, 2:54 PM

Topic: Repenser l’État Haïtien

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Jean-benito Mercier, 30-May-07 2:54 pm

 

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