haÏti ne doit pas pÉrir

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Diplomatie oblige, le président de la République, son excellence Mr. René Préval n'a pas eu tort d'avoir effectué ce voyage vers les États-Unis dans le cadre des pourparlers avec son homologue Mr. Georges W. Bush.Cependant, en tant que lecteurs objectifs de l'histoire de la première République noire du monde, nous ne devrions nous permettre d'être dupes du beau langage diplomatique qui fait toujours miroiter monts et merveilles aux yeux de l'État le plus misérable du tiers-monde.

Nous utilisons le terme tiers-monde par excès de langage, car la situation d'Haïti est visiblement inqualifiable.

Si nous prenons le temps de décanter cette rencontre, nous verrons qu'il s'agit d'un leurre et que l'objectif primordial n'était pas de prendre en considération la condition infrahumaine dans laquelle vit le peuple Haïtien, mais surtout de rappeler au chef de l'État qu'Haïti reste et demeure le fief Américain et les Haïtiens en général sont des serfs attachés aux intérêts Américains sinon que le Monroeisme reste et demeure une théorie politique en vigueur au coeur même de l'Amérique et contre l'Amérique si nécessaire.

En effet, cette visite, que nous pouvions qualifier de purement symbolique compte tenu de sa futilité, était de fait dépourvue de tout contenu concret bénéficiable aux Haïtiens.

Elle ne va nullement générer aucune loi "dry foot, wet foot" par exemple qui pourrait exempter nos compatriotes vivant en situation clandestine aux États-Unis de déportations injustes.

Ce qui contribue, par ailleurs, à augmenter les sphères d'insécurité et de criminalité à travers le pays; elle ne va pas arrêter la nouvelle décision Américaine de les dépayser en Australie; elle ne va pas non plus accélérer le processus d'application de la loi "HOPE" en vue de création d'emplois en Haïti au profit, soi-disant, des Haïtiens et éviter le flot de sacrifiés en haute mer et affamer les requins des patures de nos compatriotes; elle ne va pas cesser d'enfoncer le pays dans la dépendance, car le domaine des coopérations techniques et technologiques y était exclu.

Toutes les discussions importantes qui pourraient encourager son élan vers les rails du dévloppement, n'ont jamais été sérieusement explorées. Autrement dit, à la question qu'est-ce qu'a dit le président Américain de tangible et d'appréciable qui pourrait préoccuper notre temps, personne ne saura répondre, car elle était complètement désubstantialisée. Le langage fleuri de la diplomatie n'est vraiment pas ce qui intéresse Haïti en ce moment, Haïti aura besoin de tous les bras forts et louables qui pourraient l'aider à se mettre de ses fesses sur ses genoux.

Nous ne pensons pas que la rencontre avec le président Américain ait été un indicateur positif en ce sens.
Le peuple Haïtien devient de plus en plus réticent en ce qui a trait à la bonne volonté des États-Unis de contribuer au succès démocratique du pays. En fait, les balises politiques et historiques prouvent qu'il n'a pas tort et que son incrédulité vis-à-vis du gouvernement Américain est signe d'une certaine maturité politique.

Notre scepticisme, en tant qu'Haïtiens, face aux velléités diplomatiques du grand voisin se justifie pour la bonne raison que le gouvernement n'a jamais manqué une occasion d'interrompre le processus démocratique en Haïti en finançant des mercenaires dans la perspective d'inverser l'ordre de la réalité politique en Haïti, susceptible de nuire à ses intérêts de main mise absolue sur le rouage politique, par le déni du droit de vote et de son respect au peuple.

En effet, à plusieurs reprises, le gouvernement Américain était partie prenante d'initiatives antidémocratiques menées par des terroristes, des anarchistes, des repris de justice, anciens militaires en mal de pouvoir, agissant en leurs noms propres ou par personnes interposées contre la sûreté de l'État Haïtien en violation des normes constitutionnelles établies.

C'était à deux reprises en 1991 et en 2004 sans faire allusion aux connivences Américaines d'avec les dictatures précédentes depuis son occupation du pays en 1915.
Il est curieux, qu'à l'issue de la rencontre, le président Américain ait mentionné que le gouvernement Américain reste le plus grand pourvoyeur d'aides humanitaires en Haïti, et l'on se demande s'il ne s'agissait pas d'un acte manqué comme aurait dit Mr. Freud.

Car où est passé l'aide en question?

200 millions de dollars qu'est-ce que cela a changé?

Ont-ils permis de résoudre l'équation de la misère qu'hérite le gouvernement de Mr. Préval et en quel sens?

Ces sommes auxquelles la présidence Américaine a fait allusion et qu'elle a brandi comme un étandard de succès en Haïti, avaient souvent pris des détours qu'il serait difficile à tout gouvernement Haïtien de retracer, même sous la lentille grandissante la plus sophistiquée. De plus, c'était des sommes allouées aux ONGs le plus souvent en témoignagne de leur fidélité et services rendus contre les intérêts du gros de la population Haïtienne.

Aussi quel paradoxe que le gouvernement Américain se soit mis, orgueilleusement, à se féliciter d'une contribution quelconque en Haïti quand la misère de plus en plus indescriptible du pays ne cadre pas avec le jeu des chiffres agités, qui pis est quand l'allusion faite aux contribuables Haïtiens vivant aux États-Unis paraît hautement immorale et cynique, car nombre de nos compatriotes continuent d'évoluer en marge de la société globale dans la clandestinité la plus absolue les exposant à toute forme d'exploitation et d'abus impensables en attendant d'être désignés persona non grata par l'immigration Américaine.

Restons réalistes, les deux cents ans et plus qui caractérisent les relations entre Haïti et les États-Unis n'ont rien apporté en fin de compte au peuple Haïtien, en fait si c'était le cas les Haïtiens n'auraient pas eu besoin d'abandonner le sol natal pour s'exiler volotairement ou involontairement aux États-Unis.

Voir l'homme de la première République noire du monde marcher dans la neige Nord-Américaine quand rien ne lui vaudrait le chaud soleil caraïbéen si la situation était propice, c'est preuve que l'honorable président Américain se leurre en croyant aider Haïti. Le gouvernement Américain a piteusement raté toutes les bonnes occasions d'aider concrètement Haïti s'agissant du respect du vote populaire et du renforcement de l'axpérience démocratique basée sur ce dit vote. Que de torts le coup d'État de 1991 a causés à la République Haïtienne?

Que de torts les ONG privilégiée qui siphonnent les fonds qui auraient pu être investis dans des projets sociaux qui affecteraient directement et positivement la vie de nos concitoyens n'ont pas causés?

actuellement nous avons la MINUSTAH aux trousses.

Combien grandement ces attitudes hostiles vis-à-vis des pouvoirs appuyés par le peuple, fondement par excellence de tout système démocratique viable, ont causé de revers à la nation en créant une atmosphère de fragilité constante, d'instabilité socio-politique, économique d'où résulte un État d'Haïti fébrile et incapable de répondre aux desiderata de la nation entière?

Donc, la proclamation par le président Américain que les États-Unis n'a jamais manqué à ses promesses reflète une vision hallucinatoire des choses et seul un certain flegme analytique permettra d'établir les faits dans leur clarté et leur plein droit.

Certes, l'idée que le gouvernement Américain n'a jamais manqué à ses promesses serait néanmoins justifiable dans la mesure où nous admettrions qu'il a objectivement participé de la mise d'Haïti dans un cycle presqu'incontournable de sous-dévloppement potentiel et exponentiel.

Enfin, il importe que le président Mr. René Préval accélère les démarches en vue de la création de la maison Haïti, en d'autres termes les rapports Sud-Sud doivent se poursuivre sans interruption en marge des rapports Nord-Sud, car les intéréts Américain, Français ou Canadien...

n'ont rien à voir avec ceux plus que modestes d'Haïti. Les relations avec Cuba, le Vénézuela et les autres pays Sud-Américains en vue d'aider le pays d'une façon ou d'une autre constituent une vraie planche de salut pour Haïti, solidient son intégration et sa représentation dans la sous-région afin d'éviter son isolement diplomatique et sa dépendance génétique du grand Nord. Haïti doit frayer son passage, pas avec des promesses stériles agitées par les gouvernements étrangers enclins le plus souvent à un agenda hégémonique dont Haïti n'a cure, mais à travers une philosophie politique transcendante, foncièrement haïtiano-anthropocentrique et fidèle au rêve d'une renaissance d'Haïti dont les visées économiques cadrent avec la grandeur historique.

De 2004 à 2006, du moins jusqu' à la date de la fuite de Mr. Latortue pour cause soi-disant de maladie, la communauté internationale a versé des sommes énormes dont le mode de gestion n'a nullement préoccupé la presse Nord-Américaine ni le gouvernement Américain en dépit des cris stridents de corruption et de détournements par l'équipe gouvernementale de Mr. Latortue.

Signalons entr'autres l'affaire du Ministère des Affaires Etrangères pendante.

Mieux encore, son neveu, l'actuel sénateur de la République Mr. Youri Latortue, était pourvu de fortes rétributions d'où la célèbre expression lui étant allouée de Mr.30 % pendant que nos braves compatriotes étudiants attendaient godot le versement de leurs bourses.

Bizarrement, tout ceci semblait rentrer dans la normalité des choses et la gouvernance de Mr. Latortue exempte de tout audit et même d'aucun soupçon. On le voit plutôt élevé en grade par l'Organisation Internationale de la Francophonie! Contrairement, l'Organisation des États Américains (OEA) doit sans cesse réitérer son appel à la communauté internationale à honorer ses promesses en faveur du gouvernement de Mr. Jacques Edouard Alexis en vue de renforcer les acquis démocratiques ou les étapes en ce sens jusque-là franchies.

Jusqu'à présent il n'est question que de rencontres répétées où les promesses sont renouvelées, mais jamais concrétisées.
Si Haïti doit survivre, il importe que toutes les portes soient ouvertes et explorées afin de maximiser les chances du pays. Le président de la République doit continuer ses démarches avec un esprit d'ouverture et, sans s'imiscer dans les querelles de clochers, ainsi lui permettre de respirer un autre air que les deux cents ans de coopération avec les États-Unis ont simplement contribué à raréfier.

Si le président Russe Vladimir Putine peut nous fournir une forme de coopération technique quelconque pourquoi la refuserions-nous?

Haïti a besoin d'électricité, l'embassade du Vénézuela d'après ce qui est dit ne se contentera de jouir de ce bien Prométhéen entre les quatre murs de son embassade en faisant le gros dos chez nous-nous l'espérons de tout coeur- sans se poser de question: est-il possible que tout le pays puisse dispose d'une étincelle?

Donc, s'il s'agit simplement de discours, le Vénézuela ne promet pas l'espoir, il va le créer et en faciliter l'autocréation au peuple Haïtien: dépendance est esclavage! Actuellement, Haïti fait l'objet des dérisions statistiques du monde entier, il est plus que temps que les choses changent au profit des masses silencieuses du pays. Et Dieu seul sait si les États-Unis a tenu un brin de promesse en ce sens-là, mais la réalité crie tout haut déjà.

Regarde-moi et qu'en dis-tu?! Haïti ne doit pas périr!

Jean-Benito Mercier
Kansas City, Missouri
jbenito02 [at] yahoo.com

Jean-benito Mercier, May 14 2007, 3:05 PM

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