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Source: lenouvelliste.com

Haïti: Ils ''veulent unifier l'île d'Haïti''

Les gouvernements des pays dit "Amis d'Haïti" - la France, les Etats-Unis et le Canada - ont des plans visant à unifier Haïti et la République Dominicaine, c'est ce qu'a déclaré, dimanche dernier, le numéro 2 du parti au pouvoir en République Dominicaine, Euclides Gutiérrez.

Une déclaration qu'il a faite en présence d'un officiel français. Les représentations diplomatiques à Port-au-Prince des Etats concernés ont gardé un profil bas

Euclides Gutiérrez, numéro 2 du parti au pouvoir en République Dominicaine

Le ministre français de la Coopération et de la Francophonie, Alain Joyandet

« La France, les États-Unis et le Canada ont des plans pour unifier l'île d'Haïti, projet qu'ils concoctent depuis plusieurs décennies », a affirmé avec assurance dimanche dernier Euclides Gutiérrez, figure la plus influente du parti au pouvoir en république voisine, après le président Leonel Fernandez, rapporte sur son site Internet (www.dominicantoday.com) un journal dominicain.

Le responsable dominicain a fait cette déclaration à l'issue d'une rencontre avec le ministre français de la Coopération et de la Francophonie, Alain Joyandet.

Ce dernier, qui ne voulait réagir directement sur le sujet, a qualifié de « blague et de plaisanterie qui fait sourire » les propos de son interlocuteur dominicain.

Un projet ancien réactualisé?

« C'est un projet pour lequel les dirigeants des trois puissances concernées ont travaillé pendant des décennies », a-t-il affirmé.

Il s'agit d'un projet des grandes puissances, notamment la France, le Canada et les États-Unis, visant à rechercher une solution au problème haïtien dans la partie orientale de l'île d'Haïti, commente pour sa part le journaliste.

« De tels plans peuvent prendre au moins deux ou trois générations avant de se concrétiser, et ces gouvernements savent qu'Haïti n'est pas viable.

Mais ils ne veulent pas porter ce fardeau », a encore insisté le responsable dominicain qui a aussi noté que « le peuple haïtien est actuellement occupé par des forces étrangères et le président par intérim du pays est en fait l'ancien président des États-Unis Bill Clinton ».

Bill Clinton: Emissaire, Proconsul ou Président par intérim?

Depuis 2004, suite au renversement du président Jean-Bertrand Aristide, avec le concours du Canada, de la France et des Etats-Unis, une force étrangère de maintien de la paix s'est installée en Haïti sous le parapluie de l'ONU. En 2009, l'ancien président américain William Jefferson (Bill) Clinton a été nommé émissaire spécial pour Haïti par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

La nomination de M. Clinton a été effectivement interprétée dans certains milieux comme une mise sous tutelle déguisée d'Haïti.

M. Gutiérrez, l'un des fondateurs du parti au pouvoir et membre de son directoire politique, a fait cette déclaration seulement quatre jours après la commémoration de la Bataille de Vertières, bataille à l'issue de laquelle Saint-Domingue, ancienne colonie française redevenue Haïti en 1804, avait remporté la victoire sur la France qui avait alors la plus puissante armée du monde.

Des pressions contre les dirigeants dominicains

Historien et professeur d'universités, Euclides Gutiérrez a également affirmé que « les gouvernements de ces trois puissances ont déjà fait dans le passé des pressions sur au moins deux présidents dominicains pour mettre en oeuvre ce plan et résoudre définitivement la crise haïtienne en territoire dominicain », a encore rapporté le journal dominicain.

Invité à apporter des clarifications sur sa déclaration, le vice-président du parti au pouvoir en République dominicaine persiste et signe en affirmant que « l'ex-président dominicain Joaquin Balaguer fut le premier à subir les pressions de ces puissances lorsqu'il lui a été demandé d'installer des camps de réfugiés pour les Haïtiens en République dominicaine », ajoutant que « cette demande a été rejetée d'un revers de main ».

Selon le responsable dominicain cité par le www.dominicantoday.com, l'ex-président français, Jacques Chirac qui est actuellement poursuivi dans son pays, avait invité, lorsqu'il était encore en selle, son homologue dominicain, Leonel Fernandez, pendant son premier mandat, à visiter la France.

A table, au cours d'une séance de travail, le dirigeant français lui aurait déclaré que « le moment était venu de parler du cas d'Haïti ».

En réponse, son homologue dominicain lui aurait fait savoir que « que la souveraineté de la République dominicaine n'était pas négociable ».

Une suite de violence en cascade contre les Haïtiens?

Euclides Gutiérrez n'est pas le seul responsable dominicain à faire des déclarations allant à l'encontre des intérêts haïtiens.

Avant lui, d'autres personnalités très écoutées avaient fait des remarques ainsi que des déclarations froissant l'âme haïtienne.

Il n'y a pas longtemps, un haut responsable dominicain avait suggéré que le gouvernement dominicain érige un mur le long de la frontière pour séparer les deux pays et ainsi contenir le flot d'Haïtiens traversant illégalement en République dominicaine, en quête d'un mieux être. Mais les dirigeants haïtiens se sont toujours montrés nonchalants à agir.

Au cours des deux mois écoulés, les actes de barbarie exercés contre des Haïtiens ont augmenté d'un cran de l'autre côté de la frontière séparant les deux pays. Des milliers de compatriotes ont été rapatriés, des centaines d'autres ont été l'objet de mauvais traitements et des dizaines d'autres encore ont été tués après avoir été dépouillés de leurs effets personnels, rapportent les médias dominicains.

Profil bas et réactions !

Nous avons essayé de contacter des responsables haïtiens pour avoir leurs réactions sur la déclaration de M. Gutiérrez, encore une fois, nos démarches se sont révélées vaines.

Parallèlement, nous avons également essayé d'avoir celles des missions diplomatiques du Canada, des Etats-Unis et de la France accréditées à Port-au-Prince.

Seulement un responsable français, Alain Lafargue, a été joignable au téléphone.

En ce sens, le Conseiller chargé des relations avec la presse de l'ambassade de France à Port-au-Prince a repris dans les mêmes termes les propos du ministre français de la Coopération et de la Francophonie faisant croire qu'il s'agit « d'une plaisanterie qui fait sourire ».

Alain Lafargue a, en outre, nuancé que, de manière plus générale « la France est favorable à l'intégration régionale comparativement à ce qui se fait en Europe ».

« Notre position ne signifie à aucun moment remettre en question la souveraineté nationale d'aucun pays. Nous ne voulons pas non plus empiéter sur leur souveraineté », a-t-il réaffirmé au cours d'une déclaration très laconique au journal.

Lavaud Hold Desmoulins, November 24 2009, 7:50 PM

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