Executer les Criminels!!!!!

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Haïti: Source de revenus et d'insécurité

La motocyclette s'est révélée, pendant les cinq dernières années, l'un des dépanneurs les plus en vogue actuellement.

C'est une source de revenus et un levier au phénomène de l'insécurité.

Comment et pourquoi

Arnel Gervais, 74 ans, un ressortissant canadien d'origine haïtienne, a été abattu froidement lundi 25 mai 2009 peu après dix heures p.m., à proximité de son domicile situé sur la Première Grand' Rue des Cayes, par des motards.

Ces inconnus lourdement armés ont, d'abord, tiré une cartouche avant de loger une autre dans la tête de leur cible qui est morte sur le champ.

La victime, natif des Cayes, retraité du Canada et converti en homme d'affaires en Haïti, est producteur et exportateur de mangues vers l'Amérique du Nord, selon des sources généralement bien informées.

Au moment de l'attaque, Arnel Gervais était accompagné de sa femme, une ressortissante norvégienne, selon les mêmes sources.

Le couple revenait d'une plage dénommée « La Tourterelle », située dans la localité de La Savane, lorsqu'il a été attaqué.

Il a rendu l'âme sur le champ, alors que sa femme a échappé miraculeusement, selon les informations relayées par des correspondants de presse locaux.

Ce crime perpétré par des motards n'est pas nouveau dans la métropole du Sud. D'autres citoyens sont victimes aux Cayes et dans d'autres villes du département.

Selon plusieurs Cayens interviewés, ces actes ont tendance à s'intensifier pendant les six derniers mois. Ils en veulent pour preuve le cas d'un commerçant tué il y a deux mois, au niveau du pont jeté sur la rivière dite La Ravine-du-Sud, par des inconnus qui seraient des motards.

Un Cayen aurait été tué au boulevard des Quatre Chemins par des inconnus à motocyclette.

La ville des Cayes, réputée pour son caractère pacifique, fait face de plus en plus à l'insécurité alimentée en partie par des motards.

Une nécessaire régulation

Ces actes répréhensibles ne sont pourtant pas limités à la seule ville des Cayes.

D'autres régions du pays, dont Port-au-Prince, la capitale, sont aussi touchées par ce phénomène.

En effet, il ne se passe pas une semaine sans que des hommes armés circulant à motocyclette ne s'attaquent à des citoyens vaquant paisiblement à leurs activités. Certaines victimes revenaient de la banque quand elles avaient été attaquées. D'autres faisaient l'objet d'une course poursuite quand elles ont finalement été rattrapées par les bandits qui ont délibérément décidé de mettre fin à leur vie.

Des cas d'enlèvement contre rançon sont également l'oeuvre des usagers de la motocyclette qui constitue, en dépit des efforts des autorités centrales et locales, une source d'insécurité.

Des centaines de motocyclettes circulent encore sans plaque d'immatriculation, alors que des efforts considérables sont déployés pour réguler ce secteur.

Certaines d'entre elles sont à usage privé, alors que d'autres sont utilisées pour le transport des passagers.

L'Etat au pas

Les pouvoirs publics ont compris la nécessité de contrôler et de réguler ce secteur d'activités qui embauche plusieurs milliers de chômeurs, selon les chiffres dont dispose le journal.

Et ils ont décidé d'y mettre de l'ordre.

Car, en dépit de son apport à la réduction du taux de chômage, il contribue aussi à alimenter l'insécurité à travers le pays. Des milliers de jeunes s'adonnent à cette nouvelle activité dénommée "taxi-moto"
ou "moto-taxi".

Ils gagnent leur vie de cette activité, mais sont aussi la cible de certains bandits qui s'accaparent de leurs motocyclettes souvent pour s'adonner à des actes répréhensibles.

Des rencontres se sont tenues au plus haut sommet de l'Etat pour réguler le phénomène des taxis-motos qui est devenu, principalement pendant les cinq dernières années, une source d'alimentation de l'insécurité et également une source de revenus pour une catégorie de la population.

Le président de la République, des ministres, le directeur général de la police nationale, des parlementaires, des représentants de de la DCPR, de l'OAVCT, de la DGI, de syndicats et d'associations de chauffeurs de ''taxis-motos, pour ne citer que ceux-là, ont pris part à ces rencontres, selon nos informateurs.

Suite à ces rencontres, une commission présidentielle composée de représentants des organismes concernés et des associations de chauffeurs de taxis-motos a été mise sur pied, le 28 mars 2007, en vue de réguler et de contrôler le secteur.

Mais les résultats concrets de ses activités se font encore attendre, même si des efforts colossaux ont été consentis de part et d'autre.

Des milliers de motocyclettes de qualité variable en fonction de leur prix, en majorité de fabrication chinoise, sont vendues chaque année en Haïti par des commerçants et importateurs.

Cette activité permet à certains de faire leur beurre et à des milliers de pères de famille de tromper leur faim et de déguiser leur situation de chômage endémique, à travers le phénomène de ''taxi-moto''.

Des emplois directs et indirects

Selon des chiffres avancés par les syndicats et associations de chauffeurs de taxis-motos, environ dix mille personnes exerceraient directement cette activité connue sous l'appellation de taxi-moto ou de moto-taxi.

Elles se regroupent en associations et en syndicats un peu partout à travers le pays. Continuer >

Selon Marcellus André Louis, secrétaire général de KOMOTA (Konbit moto-taxi ak kondiktè Aysisyen), son organisation, qui est, dit-il, à vocation nationale regrouperait entre 3500 et 4000 membres à l'échelle nationale, avec des antennes dans le Nord, l'Artibonite, l'Ouest, le Sud et le Plateau-Central.

D'autres associations et/ou syndicats ont aussi autant de membres.

Alors que d'autres, à vocation régionale ou communale, auraient des centaines et parfois des milliers de membres actifs.

Cette nouvelle activité socio-économique, en expansion à travers le pays, sort de l'oisiveté des milliers de chômeurs qui honnêtement se sont donnés un emploi rémunéré ou en ont créé pour d'autres.

Selon des dirigeants de syndicat, plus de la moitié des motocyclettes affectées au phénomène de ''taxi-moto'' appartiendraient à un particulier qui les mettent à la disposition des chauffeurs, pour une période d'une année, moyennant le versement hebdomadaire d'une rente de deux mille à trois mille gourdes.

A l'échéance du terme, l'engin appartient au chauffeur.

Les prix des courses, de dix Gourdes à X, varient en fonction du circuit desservi, de l'état de la chaussée, de la distance à parcourir, du groupe social du client et de plusieurs autres paramètres.

"Il sagit d'une activité relativement rentable, dit un chauffeur.

Elle me permet de rentrer à la maison avec au moins cinq cents gourdes en poche, et au plus deux mille gourdes, selon le jour. Mais elle constitue aussi une source d'insécurité, même pour ceux qui l'exercent.

A l'image de la société

Est-ce pourquoi les chauffeurs de taxi-moto se sont regroupés en association en vue de se défendre et mieux contrôler le secteur qui attire, rappelons-le, tous ceux qui n'exercent pas une activité rémunérée.

Des dirigeant d'associations de chauffeurs de taxi-moto, dont Marcelus André Louis, tout comme d'autres membres de la Commission présidentielle dont il est le président, sont conscients de la gravité du danger que représentent certains conducteurs de motocyclette pour la population.

« La société, dit-il, n'est pas parfaite.

Tout comme elle, nos associations sont aussi traversées par des maux sociaux.

Si un de nos membres commet un acte malhonnête, nous récupérons son badge, le suspendons ou le radions s'il le faut, en laissant à la justice le soin de suivre son cours.

»

Entre l'enclume et le marteau

Parallèlement, les chauffeurs de motocyclette sont aussi victimes du phénomène de l'insécurité.

La moto en soi, selon eux, est une cible pour les bandits.

« Plus la moto est en bon état, plus on est ciblé », a fait remarquer un conducteur assurant le transport de passagers dans le quartier de La Saline.

Selon ce débrouillard, père de trois enfants, il a déjà été attaqué plus de cinq fois. Et, en deux occasions, il s'est fait dépossédé de sa moto, unique source de revenus pour un ménage de huit personnes: lui, ses trois enfants, son frère cadet, sa compagne et deux soeurs cadettes de celle-ci.

Sauveur, un autre chauffeur de taxi-moto opérant à Delmas, se souvient encore des circonstances dans lesquelles il a failli laisser sa peau. « Un client m'avait demandé de le conduire à Delmas 75. En cours de route, il a pointé son arme à feu dans mon dos, me forçant à prendre une autre direction, se rappelle-t-il avec à peu près la même émotion que celle qu'il a eue lors du drame.

Malgré ma soumission, il m'a frappé et à même menacé de me tuer ».

« Je n'ai eu la vie sauve que grâce aux phares d'une voiture qui passait dans les parages.

Alors, il m'a encore frappé et est parti en trombe avec ma moto que je venais à peine d'acheter à crédit », a-t-il poursuivi en sanglots.

Aussi, plus la nuit avance, plus les courses deviennent plus courtes, et plus chères aussi.

Les chauffeurs de motocyclette, par instinct de conservation, ne veulent pas s'aventurer dans des quartiers qui ne leur sont pas familiers.

Le risque étant plus grand, ils augmentent aussi le prix des courses et, certaines fois, exigent du client qu'il paie d'avance.

« Nous sommes doublement ciblés sur la voie publique.

Non seulement par des bandits, mais aussi par d'autres usagers de la route qui voient souvent en nous une source potentielle de violence et d'insécurité », a ajouté, pour sa part, Félix, un autre motard.

Propriétaire deux autres engins qu'il a acquis suite à des emprunts usuraires, cet entrepreneur les loue à d'autres chauffeurs de taxi-moto, à raison de 1500 gourdes par semaine.

En ce sens, cette activité constitue pour Félix une vraie source de revenus lui permettant de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

Elle lui a permis aussi de créer deux emplois.

Ces vols répétés de motocyclette mettent les dirigeants des syndicats dans une situation difficile.

Ils doivent souvent se rendre au commissariat de police le plus proche pour faire les déclarations de perte.

Ce qui a des conséquences sur leurs activités personnelles.

C'est le cas pour Emile Marcelin, président de l'Association des motos-taxis de Delmas, qui dit enregistrer au niveau de son association au moins huit vols de motocyclette par mois.

Les membres de la Commission présidentielle sur les motocyclettes :

1.- André-Louis Marcelus, (KOMOTA) président ;
2.- Inspecteur de police Jean Yves Pierre (DCPR), membre ;
3.- Muray Lustin Jr (DGI), membre ;
4.- Grégory Kernisant (OAVCT), membre ;
5.- Sénateur Louis Hector Anacacis, (président de la Commission travaux publics, transports et Communications du Sénat de la République, membre

Samuel BAUCICAUT
samuelbaucicaut at lenouvelliste.com
Commentaires (2) Imprimer Envoyer à des amis Discuter

Commentaires utilisateurs

Jeff | 3 Juin 2009, 11:24:00 PM

J'ai lui il y a quelques semaines que le Guatemala, en raison de l'insécurité imputable en grande partie aux petites motos, a provisoirement banni le transports de passagers sur ces engins.

aux grands maux, les grands remèdes

john | 4 Juin 2009, 02:55:19 AM

les cayes est devenu dangereux mtn. je suis originaire de cette ville, jamais qd j etais il ya eu ces actes de violence.

comme jeff a dit qux grands maux de grands remèdes, ils faut les abolir ou identifier clairement, soit en jaune ou bleu ceux qui font du taxi-moto.

comme ça il n y aura pas de confusion.

Tiredunouvelliste, June 4 2009, 7:22 AM

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