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Haïti: Les bandits reprennent du service

L'inspecteur de police, Lainé Acelesse, responsable du sous-commissariat de Martissant, a été tué dans la soirée du jeudi 14 mai par des bandits armés au boulevard Harry Truman, en face de la 5e Avenue Bolosse.

Cardichon Frantz Fénélon de la 17e promotion de la PNH a, quant à lui, été blessé.

Un autre policier qui patrouillait avec eux est sorti miraculeusement sain et sauf de l'attaque.

Atteint de deux projectiles, l'un au ventre et l'autre au thorax, l'inspecteur de police, 53 ans, a été transporté d'urgence à l'hôpital avant de succomber quelques minutes plus tard à ses blessures.

Le personnel médical de l'Hopital du Canapé-Vert et les cadres de la PNH venus à son chevet n'ont pas pu lui sauver la vie. Il a rendu l'âme au cours d'une intervention chirurgicale.

L'inspecteur Lainé, issu de la première promotion de la PNH, laisse sa femme et ses quatre (4) enfants dans la douleur.

Les bandits, qui ont eu le temps de prendre la fuite, sont toujours en cavale.

Selon certaines sources, un bandit dénommé Pappadap, fraîchement libéré de façon douteuse du Pénitencier national par la justice haïtienne, serait l'un des assassins de l'inspecteur de police.

Des témoignages venant de diverses personnes, surtout des riverains de Martissant, font état d'un retour en force des bandits armés. Inquiets face à la situation, des résidents de cette banlieue, autrefois sous la coupe réglée des gangs armés, appellent à une plus forte présence des forces de l'ordre.

Par ailleurs, l'homme d'affaires Anthony Lalanne a été tué mercredi après-midi par les balles assassines des bandits circulant à moto au centre-ville, à la rue de l'Enterrement.

Selon le porte-parole de la PNH, Frantz Lerebours, M. Lalanne a été atteint grièvement de deux projectiles au cou et au visage au moment où il s'apprêtait à monter à bord de sa voiture.

Elisée Saint-Ange, son meurtrier, a été maîtrisé par la population avant d'être remis aux policiers du commissariat de Port-au-Prince.

Tout de suite après, son complice Mackenson Zéphir allait être aussi arrêté après avoir été piégé par la police alors qu'il tentait de joindre Elisée Saint-Ange sur son portable afin de s'assurer que la mission était accomplie.

Un Taurus 38 -l'arme du crime- et la moto des bandits ont été confisqués. Continuer >

Selon M. Lerebours, la police scientifique doit procéder à l'analyse de l'arme en vue de vérifier si elle appartient à la PNH. Pour l'instant, les deux compères sont incarcérés au commissariat de Port-au-Prince pendant que la police annonce l'ouverture d'une enquête sur ce dossier.

Rappelons que Anthony Lalanne est le petit frère du médecin Jimmy Lalanne, tué aussi par des bandits le 27 février 1999. Jusqu'à aujourd'hu, les coupables ne sont pas identifiés.

Autour du meurtre d'Atanaze Guerrier

En ce qui a trait au meurtre d'Atanaze Guerrier, enlevé à Pétion-Ville puis assassiné à Solino par ses ravisseurs le 6 mai 2009, la police nationale est sur les traces d'un des présumés assassins.

« Le 7 mai 2009, la police a procédé à l'arrestation de Marjorie Paul, chez qui le cadavre d'Atanaze a été découvert.

Cette dernière est identifiée comme étant la compagne et complice de Grégory Lubérisse », a indiqué le commissaire principal de police de Delmas, Carl Henry Boucher.

Un avis de recherche, selon le commissaire, est lancé contre Grégory Lubérisse qui est le principal auteur de ce crime et de plusieurs actes de kidnapping.

Durant ces dernières semaines, plusieurs actes de banditisme ont été enregistrés dans la capitale, liés notamment à des bandits circulant à moto. Dans la matinée du mardi 12 mai, un agent de sécurité de la compagnie Nationale, chargé d'assurer la sécurité de l'entreprise Western Union, a été tué à l'angle de Delmas 70 et Delmas 99 par des hommes circulant à moto. Dans la nuit du 11 mai, une dame d'une cinquantaine d'années a été tuée chez elle par des hommes armés qui ont fait irruption dans sa maison à Croix -des -Pré et son fils d'une trentaine d'années a, quant à lui, été blessé par balles au cours de ce drame.

Face à l'insécurité qui semble augmenter à nouveau, des organismes des Droits humains, tout en présentant leurs sympathies aux victimes, appellent les autorités à prendre leurs responsabilités afin de punir les malfrats qui ne cessent de semer le deuil.

En ce sens, le Réseau national des Droits humains (RNDDH) invite la police à redoubler de vigilance dans des anciens quartiers de « non-droit », dont « Ti Bwa », quartier chaud à Martissant où des bandes armées semblent vouloir traumatiser à nouveau de paisibles citoyens comme ils l'ont fait dans les années précédentes.

Valéry DAUDIER
daudiervalery at yahoo.fr

Lenouvelliste, May 15 2009, 10:41 PM

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