Interview: Maitre Renan Hedouville

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Interview acev Le Secretaire General de CARLI, Maitre Renan Hedouville, opinant sur la précipitation vers les elections du 19 avril 2009, la revision de la Constitution de 1987 et le narco-scandale sur les ondes de Radio Classique inter

Thèmes de l'Emission de la semaine
Orlando le 23 janvier, 2009

Actualités Politiques: Grandes Lignes

Bonsoir chers auditeurs.

Vous écoutez sur les ondes de Radio Classique Inter, l'émission Actualités Politiques, Grandes lignes, animée par Robert Bénodin.

Nous avons avec nous, sur les ondes de Radio Classique inter, Le Secrétaire Général de CARLI, Maître Renan Hedouville, opinant sur la précipitation vers les élections du 19 avril 2009, la révision de la Constitution de 1987 et le narco-scandale.

Renan Hedouville, nous vous souhaitons la bienvenue sur les ondes de Radio Classique Inter.

RB: Depuis des mois le pays est en train de suffoquer, étranglé par la persistance d'une crise multiforme.

Face à cette crise, Préval n'offre qu'un discours de lamentation.

Et aujourd'hui il se lance dans une fuite en avant, pour faire des élections sénatoriales le 19 avril 2009. Alors que la Constitution de 1987 prévoit des élections pour le dernier dimanche de novembre 2009, renouvelant, un autre tiers du Sénat, la totalité de la 48e législature et la totalité des autorités locales.

Où se trouvent donc les priorités de Préval?

RH: Pour commencer, nous sommes en présence d'un gouvernement qui ne reconnaît pas le droit à l'information.

Aujourd'hui l'ensemble de la population ignore l'agenda du gouvernement, son plan d'action, ses priorités, ses axes, etc. Si nous voulons revenir à votre question on ne sait pas vraiment pourquoi le gouvernement décide d'organiser des élections en avril prochain pour renouveler le tiers du Sénat. Tandis que selon le calendrier, d'autres élections sont prévues pour novembre 2009, toujours au cours de la même année. Et entre-temps dans un autre tableau, on peut voir et affirmer que la population haïtienne dans presque sa totalité vit dans des conditions d'insalubrité.

Les gens vivant aujourd'hui dans des quartiers pauvres, n'ont pas accès aux besoins de base, aux besoins primaires.

Par exemple en terme d'eau potable, en terme de nourriture, en terme d'accès à la santé.

Donc la situation socioéconomique prend des proportions de plus en plus alarmante, surtout après le passage des 4 cyclones qui ont ravagé le pays en 2008. Pour nous c'est très difficile de comprendre, pourquoi par exemple, le gouvernement décide de prioriser les élections au détriment d'autres questions d'actualité qui sont aussi brûlantes.

RB: Compte tenu du coût des élections et de l'état de l'économie, est-ce que le trésor public et les partis politiques peuvent financer respectivement le processus et la campagne électorale?

RH: Selon les informations disponibles, la communauté internationale est prête à financer en grande partie la tenue de ces élections.

D'un autre coté, selon certaines informations recueillies par la presse, le gouvernement, à travers le trésor public, semble disposer à ajouter un faible pourcentage du coût. Qu'en est-il exactement?

Encore une fois, c'est la même préoccupation, ce que je disais tantôt, c'est difficile d'avoir une idée très claire, dans la mesure qu'au niveau de l'Exécutif, c'est toujours le black-out total de l'information.

On n'a pas d'information disponible, ni pour la presse, ni pour la société civile.

On ne sait pas véritablement le coût réel de ces élections.

Et comment le gouvernement va-t-il s'en tirer.

Ou encore ce qu'on pourrait appeler l'apport de la communauté internationale dans le cadre du financement de ces joutes électorales annoncées pour avril 2009 et également pour novembre de la même année.

RB: La précipitation vers ces élections sénatoriales, cachent-elle un motif cynique ou une calcul politique?

RH: Il faudrait essayer de répondre de cette façon. Est-ce qu'il y a des objectifs inavoués, ou inavouables de la part des autorités politiques?

On ne sait pas ! Est-ce qu'il y a un motif cynique, ou un calcul politique?

Vous savez que le gouvernement qui est au pouvoir aujourd'hui, c'est l'Å"uvre d'un parti politique que l'on appelle LESPWA, le parti politique du président qui est au pouvoir.

Est-ce qu'au niveau du gouvernement on souhaite exploiter ces élections pour avoir une majorité confortable au niveau des deux chambres?

On ne sait pas ! Mais de toute façon, nous ne pouvons ni infirmer, ni affirmer, ni confirmer, pour dire que c'est un motif cynique, ou encore que c'est un calcul politique, étant donné qu'on n'a pas tous les éléments d'appréciation.

On ne peut pas cerner tous les paramètres.

De toute façon nous croyons que c'est une question d'actualité.

La population dans son ensemble et les membres de la société civile, doivent accorder beaucoup d'importance à cette situation.

C'est une question vitale pour le peuple haïtien, l'éventuelle organisation des élections sénatoriales.

Ou encore comme vous l'avez si bien dit la précipitation vers ces élections sénatoriales, est-ce qu'elle cache un motif cynique, ou encore est-ce c'est un calcul politique.

RB: La pérennisation et l'omnipotence du pouvoir politique ayant été depuis un demi-siècle les obsessions préférentiels des 2 régimes populistes qui se sont succédés ; Qu'est-ce que Préval est-il en train de fomenter pour circonvenir les garde-fous de la Constitution de 1987?

RH: Là vous abordez une question très importante.

Une question qui est sensée liée, à ce que l'on pourrait appelé même, la base de toute société démocratique.

Vous parlez de la Constitution.

On pourrait dire que quelque soit le cas de figure, que l'on arrive à l'amendement de la constitution, que l'on arrive à adopter une nouvelle Constitution, nous croyons fermement, qu'il y a dans la Constitution de 1987 des acquis démocratiques qu'il faut jalousement sauf-garder.

Par exemple la liberté de la presse, la liberté d'expression, le pluralisme politique, l'alternance politique, le régime parlementaire, à l'opposer du régime présidentiel ou de la présidence à vie. Ceux sont des acquis, des acquis démocratiques qui sont en quelque sorte le fruit des luttes acharnées menées sous les régimes dictatoriaux qui se sont succédés au pouvoir en Haïti. Aujourd'hui, on doit le signaler, on doit le rappeler à l'attention de la génération montante, les gens qui n'ont pas connu les années difficiles en Haïti. Il y a des journalistes, des religieux, des enseignants, des hommes et des femmes politiques, des militants de droits humains, pour ne citer qu'eux, des gens qui ont payé de leurs vies, qui ont connu la prison, la torture dans les cachots du Fort Dimanche, qui ont connu l'exile à l'étranger, pour que nous puissions avoir ces acquis démocratiques, à savoir, la liberté d'expression, le pluralisme politique, l'alternance politique, le régime parlementaire, les droits humains.

En d'autres termes que la Constitution soit amendée ou pas, il nous faut lutter pour sauf-garder l'essentiel, ce qui est plus important pour nous autres.

Il faut lutter contre toute remise en question de ces acquis.

Je pèse mes mots, il faut lutter contre toute remise en question de ces acquis démocratiques garantis par la Constitution de 1987. De toute façon, nous pensons que la priorité aujourd'hui, ce n'est pas l'amendement de la Constitution.

Certainement il y a un point fondamental, qu'il faut essayer de voir dans quelle mesure l'aborder, au niveau du parlement, ou de la société civile, c'est l'intégration de nos compatriotes qui vivent à l'étranger, qui apportent un appui tout à fait fondamental à l'économie nationale et qui sont très intéressés à ce qui se passe en Haïti. On doit les intégrer de toute façon. Ceux sont des Haïtiens et des Haïtiennes authentiques.

Mais, en terme de priorité des priorités, pour nous autres ce n'est pas l'amendement de la Constitution de 1987. Si le gouvernement se décide de franchir cette étape, se lancer dans un éventuel amendement de la Constitution, on doit de toute façon lutter pour sauf-garder jalousement les acquis démocratiques qui sont insérés dans la loi mère haïtienne, dans la Constitution de 1987.

RB: Certes la tenue d'élections est une affirmation manifeste d'autonomie.

Mais quand dans la réalité, ces élections sont financées directement et totalement de A à Z par l'aide étrangère et que le budget de fonctionnement l'est aussi à plus de 60% ; La communauté internationale ne se rend-t-elle coupable de complicité de violation constitutionnelle flagrante, en contribuant directement au financement de ces élection législatives qui sont manifestement en conflit avec la date que prévoit la Constitution, le dernier dimanche du mois de novembre?

RH: On peut dire que depuis un certain temps que nous vivons dans ce que l'on doit appeler un pays conquis.

La communauté internationale est celle qui décide, qui planifie et qui choisi les priorités. Nos dirigeants ne sont là que pour exécuter les grandes lignes tracées par la communauté internationale.

Aujourd'hui est-ce que la communauté se rend coupable, de complicité, de violation constitutionnelle flagrante?

Si on doit parler d'une certaine culpabilité, il faut voir d'abord nos dirigeants.

Si nous sommes dans cette situation, la première responsabilité incombe d'abord à nos dirigeants qui se sont révélés incapables, irresponsables dans l'administration du fonctionnement de nos institutions étatiques.

RB: Après des émeutes de la faim, une crise post-cyclonique, le fait que plus de 3 millions d'Haïtiens sont menacés par la famine, un taux de chômage qui dépasse les 75%, une production agricole qui est réduite à sa plus simple expression, les transfères de la Diaspora qui se raréfient graduellement ; La communauté internationale acceptera-t-elle à sacrifier une fois de plus, le destin d'un peuple à bout de souffle et aux abois, en permettant à Préval de confisquer des élections comptant sur une faible participation?

RH: Ce serait un très mauvais calcul.

Si on organise des élections bâclées. Si on organise des élections qui ne sont pas démocratiques.

Cette situation aura des conséquences désastreuses, des conséquences néfastes sur le fonctionnement de la société.

Ça peut être même une remis en question, d'une aggravation du climat sécuritaire en Haïti. Qui pourrait même mettre en question et sur la sellette toute la communauté internationale qui est présente dans le pays depuis un certain temps à travers la Minustah.

RB: Cette après-midi j'ai entendu une réflexion venant d'un homme politique que me dit: « Que Préval est en train de compter sur des élections bâclées pour imputer cette débâcle à la Constitution, pour la mettre en veilleuse et la remplacer.

»

Etes-vous de cet avis?

RH: Permettez moi de reprendre quelque chose que j'ai déjà souligné.

Nous sommes dans une société qui a connu des moments difficiles.

Nous vivons dans une société qui a connu des hommes et des femmes qui savent lutter pour la Démocratie.

Qui savent lutter pour le respect des droits de l'homme.

Qui savent lutter pour le pluralisme politique, la liberté d'expression, disons tous les acquis qui sont insérés dans la Constitution de 1987. Aujourd'hui, toutes tentatives désespérées de bannir les acquis démocratiques sont vouées au départ à l'échec.

RB: Qu'est-ce que la communauté internationale a à gagner en devenant le complice de Préval en finançant ces élections?

RH: Là c'est très difficile de répondre.

Il faudra poser la question à la communauté internationale.

Est-ce que la communauté internationale a à gagner en devenant le complice de Préval?

Je ne sais pas. Mais de toute façon, ce que l'on peut quand même mentionner, que l'on peut affirmer, s'il y a un agenda, c'est un agenda caché.

S'il y a des priorités, ceux sont des priorités cachées. S'il y a un plan d'action, c'est un plan d'action caché.

Comme je disais tout au début de l'entrevue, l'un des plus grand problème que traverse cette société, le gouvernement ne reconnaît pas ce que l'on appelle le droit à l'information.

Tout se fait de manière timide, indirecte, cachée, voilée, pour maintenir la population dans l'ignorance.

Un exemple frappant, le gouvernement de l'ancien président Bush a adressé une correspondance au gouvernement haïtien, l'informant que la décision d'accorder un statut temporaire à des compatriotes a été rejetée. Mais comprenez bien, cette information importante n'a pas été diffusée dans la presse haïtienne.

Cette information n'a pas été communiquée par le gouvernement haïtien.

On n'a pu avoir l'information que grâce à un article publié dans un journal à Miami, le Miami Herald.

Et c'est ainsi pour toutes les questions d'actualité.

Lorsqu'on est à la recherche d'une information, on veut informer la population, le journaliste est considéré comme emmerdeur, quelqu'un à abattre.

C'est le cas qui est survenu cette semaine entre le journaliste de Vision 2000 et le ministre de la justice, qui a tenté de l'intimider, parce qu'il ne faisait que remplir son devoir, son travail de journaliste.

C'est-à-dire d'informer, de recueillir les informations aux fins d'informer ses auditeurs et la population.

RB: Préval chef d'état d'un gouvernement manifestement faible, sans aucune base politique, n'est-il pas en train d'utiliser la Minustah comme sa garde prétorienne, pour forcer, ce peuple éreinté par la misère et la pauvreté, à se plier à sa volonté d'imposer la pérennisation et l'omnipotence de son pouvoir?

RH: On a ce qu'on peut appeler l'absence d'institutions étatiques.

Depuis leur éclatement, il y en qui ne sont pas présentes aujourd'hui. Nous pensons que la société civile a une part de responsabilité dans cette question.

Lorsque nous disons la société civile nous disons les partis politiques, nos parlementaires.

La question des Forces armées d'Haïti, et d'autres institutions étatiques, il y a eu des débats des discussions à ce sujet, mais aucune résolution n'a été adoptée sur ces questions brûlantes d'actualité.

C'est l'absence de ces institutions qui explique la présence de la Minustah en Haïti. Compte tenu de l'absence de certaines institutions étatiques, le gouvernement en profite, pour renouveler annuellement la présence de la Minustah.

Nous pensons qu'au niveau de la jeunesse, de l'université, de la presse, de la société civile dans son ensemble, nous devons essayer de former ce qui doit constituer un front commun pour exiger des Nations-Unies une organisation internationale à caractère universel qui prône l'autodétermination des états, la paix, la Démocratie, d'avoir un délai clair et exact en ce qui concerne le départ de la Minustah d'Haïti.

RB: En prévision du fait que Préval ne pourra pas faire les élections prévues par la Constitution pour le dernier dimanche du mois de novembre, il parait qu'il permettra aux législateurs caducs de siéger, mais renverra les autorités locales, pour les remplacer par des gens à lui.

Quel est donc le but d'une telle manÅ"uvre?

RH: Est-ce que cette information est confirmée pour le moment?

Je ne sais pas. Mais comprenez bien que nous sommes pour le moment qu'au mois de janvier.

Et en novembre ce sera la fin du mandat, d'un autre tiers du Sénat, de tous les députés, celui des maires, des différentes autorités locales.

On ne souhaite pas arriver à cette situation en ce qui concerne les autorités locales.

Si non on aura des maires des responsables de postes électifs qui seront nommés par décret présidentiel ou qui seront élus de manière frauduleuse.

Ce qui constituera un accro pour l'avancement de la Démocratie en Haïti.

RB: A l'ouverture de la première session en Assemblée Nationale, Préval annonce le lancement de la révision de la Constitution de 1987.

Quelles sont vos inquiétudes concernant cette révision?

RH: Comme je l'ai déjà dit, la révision de la Constitution ne peut pas être la priorité.

Mais de toute façon si on veut un amendement de la Constitution.

Nous croyons, nous réaffirmons, que les acquis démocratiques doivent être nécessairement sauf-gardés. C'est un impératif.

Lorsque nous parlons d'acquis démocratiques, nous voyons la liberté d'expression, le pluralisme politique, l'alternance politique, le régime parlementaire, la séparation des pouvoirs.

Ceux sont des acquis démocratiques que l'on doit sauf-garder jalousement.

Et qu'on ne pourra pas mettre en question.

RB: Rudolph Henri Boulos a été élu 1er sénateur du Nord-est. Ayant intenté une action en justice contre la résolution anti-constitutionnelle du Sénat qui l'a radié.

Il a eu gain de cause.

L'Exécutif est allé en appel contre cette décision du tribunal du Nord-est. La Cour d'appel ne s'est pas encore prononcée sur le cas.

Comment se fait-il que le décret présidentiel annonce la tenue d'élections pour le siège du sénateur Boulos?

RH: Juridiquement parlant, on pourrait dire que c'est une fuite en avant du CEP, qui bénéficie, selon certains analystes, d'une certaine complicité de l'Exécutif.

Le CEP, en acceptant de se présenter tout récemment au tribunal de Fort Liberté dans le cadre d'un dossier, reconnaît ipso facto la compétence du tribunal siégeant à Fort Liberté.

Il doit selon nous et toute logique juridique se courber à la décision rendu par le tribunal de première instance de Fort Liberté, disant au CEP de ne pas organiser des élections partielle dans le Nord-est en vue de combler le poste vacant du sénateur Rudolph Boulos.

Dans le cas contraire, n'en déplaise à plus d'un, nous pensons que ce sera de l'illégalité, dans la mesure où le CEP a accepté de se présenter par-devant le tribunal de Fort Liberté.

Aujourd'hui on comprend fort mal que ce même CEP déclare qu'il est indépendant et au-dessus de toutes les autres instances judiciaires.

Alors que c'est ce même CEP qui a accepté de se présenter dans le cas d'un jugement contradictoire par-devant un tribunal de première instance à Fort Liberté.

Une information de dernière heure que je veux partager avec vous et vos auditeurs.

Selon les informations rapportées par la presse ce matin, le secrétaire général du CEP a déclaré que s'il va falloir que le CEP retourne sur la décision d'organiser des élections pour le tiers du Sénat dans le Nord-est, on le fera au moment opportun.

C'est ce qu'a déclaré en filigrane le secrétaire général du CEP, M. Raphaël. Pour l'instant, il a dit que l'on n'est pas encore là.

Ce qui est certain, c'est une information de dernière heure que je voulais quand même partager avec vos auditeurs et auditrices.

RB: Comment interprétez-vous cette déclaration venant d'une autorité du CEP?

RH: C'est en fait de la contradiction.

Comprenez bien, le président du CEP a fait une déclaration à savoir qu'il n'est pas lié à la décision du tribunal de première instance de Fort Liberté.

Par compte le secrétaire général de cette même institution déclare que s'il va falloir que le CEP retourne sur la décision de faire des élections dans le Nord-est, on les fera au moment opportun.

Au sein même de cette institution électorale il y a des contradictions.

C'est le même cas pour le dossier des taxes sur les téléphones portables.

Le directeur général du CONATEL a fait une déclaration dans la presse.

Et par compte le ministre de la planification a fait une autre déclaration au parlement cette semaine, qui montre, qu'au niveau du gouvernement il n'y a pas une coordination entre les gens qui prennent la parole sur certaines questions d'actualité.

RB: D'où vient ce manque de cohérence, de cohésion et de coordination au sein du gouvernement?

Le premier ministre gouverne-t-il?

RH: C'est une question qu'il faudrait poser soi au porte-parole de la primature, ou au premier ministre lui-même. Cependant tout le monde est unanime à reconnaître qu'il y a un problème de communication et de coordination au niveau du gouvernement.

RB: Changeons de sujet, parlons d'une affaire qui continue à faire la une, le scandale de la drogue impliquant des autorités du Département du Nord-ouest, l'assassinat de Monique Pierre et l'arrestation des commissaires de police, des officiers judiciaires.

En gros qu'elles sont vos impressions de ces scandales?

RH: Nous sommes en présence d'un gouvernement qui en 2006 avait lancé une lutte contre le phénomène de la corruption et de l'impunité en Haïti, selon les déclarations faites par le chef de l'état et certaines autorités politiques.

Mais aujourd'hui il y a lieu de dire et d'affirmer, que le phénomène de la corruption est de plus en plus institutionnalisé.

Pourquoi?

On peut certainement prendre par exemple le dossier de Port-de-Paix, des révélations d'implication d'autorités judiciaires et politiques lors de la perquisition du 12 novembre 2008 effectuée chez l'oncle du présumé trafiquant de drogue Alain Désir. Ceux sont des révélations qui ont été faites par une autorité judiciaire et pas des moindres, le doyen du tribunal de première instance de Port-de-Paix.

Ces révélations sont un peu plus tard confirmées dans un rapport de l'IFCC.

Le ministre au lieu de prendre la décision de mettre sur pied une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur ces questions ; décide dans un premier temps de renvoyer le doyen.

Dans un second temps, de contester, de rejeter d'un revers de la main le rapport publié par l'IFCC.

Aujourd'hui il y a un autre rapport qui vient re-confirmer les déclarations faites par le doyen et l'IFCC, à savoir qu'il y a eu pillage dans le Département du Nord-ouest, lors de la perquisition effectuée chez l'oncle du présumé narcotrafiquant Alain Désir. Rapport qui vient aussi confirmer celui préparé et publié par le Délégué du Département du Nord-ouest.

Le Délégué est sensé être le représentant de l'Exécutif et du président de la République.

Le Délégué disait entre autre, le commissaire, les juges, les greffiers, la police, se sont transformés en voleurs, enfilant des paquets de dollars dans leurs vêtements et dans leurs bottes.

Le délégué Henri Marcellus a cité des noms: le commissaire René Moïse, le juge de paix Bouquet St Marc, son suppléant Jean Mathieu Dorvilus, les greffiers du tribunal de paix Gaby Dorélien et Albert Dorispin, Tertullien Gilbaux, deux secrétaires du parquet, Sainvilia St-Charles et Kerline Jean, et du commis greffier Dumas Louidor.

La police aussi est impliquée. Tout le monde en est sorti riche avec de gros magots.

Voilà ce qu'a déclaré le Délégué Henri Marcellus dans une correspondance adressée au ministre de l'intérieur et des Collectivité Territoriales en date du 14 novembre 2008.

Quelle devrait être la position des autorités judiciaires, si elles veulent vraiment mener un combat, une lutte sans merci contre la corruption?

Elles devraientt diligenter une enquête. Qu'est-ce qu'on voit?

Ceux sont les faibles, des secrétaires, des greffiers, des juges de paix qui sont gardés en prison.

Mais ceux qui étaient à la tête de cette perquisition, nous voulons parler du commissaire René Moïse, et d'autres citoyens qui sont, selon certaines informations, impliqués de près ou de loin dans cette sale affaire, ils circulent en toute impunité.

Cette attitude des autorités judiciaires, traduit de plus en plus une certaine complicité dans ce scandale qui a défrayé la chronique et qui continue à faire la une dans toutes les sales de rédaction des médias en Haïti.

RB: On dit avoir trouvé dans un sac à main à Port-de-Paix $1,740,210 US et dans un coffre transporté à la Banque Centrale à Port-au-Prince $1,230,210 US. Cependant il y a des rumeurs au sujet de valeurs allant de 10 à 32 millions de dollars US en total.

Quelle est en fait la valeur de l'argent trouvé?

RH: C'est très difficile de répondre à cette question.

Même au niveau de l'Administration Centrale de la Police Judiciaire, le commissaire Frantz Termilus n'a pas voulu répondre à cette question.

Il n'était pas en mesure de donner un élément de réponse.

Les différents rapport qui on été publiés n'on pas précisé aussi quelle était en fait la valeur de l'argent trouvé.

Mais ce qui est certain, et qui est confirmé, c'est qu'il y a eu belle et bien pillage lors de la perquisition effectuée chez l'oncle de ce présumé narcotrafiquant Alain Désir. Et même un rapport de la chambre des députés qui vient de confirmer en disant, si je peux reprendre les propos du député président de la commission de justice: « Ceux sont les gardiens du temple qui ont pillé le temple.

»

RB: Le Doyen du tribunal civil de Port-de-Paix, Maître Ronel Gélin avait dénoncé l'implication de ses collègues dans ce dossier, les traitant de « voleurs » et avait décidé de ne pas siéger au Tribunal Civil de cette ville tant que ce rapport n'était pas publié.

Refusant d'obtempérer aux ordres du Ministre de la Justice, Jean Joseph Exumé, de rouvrir les portes du Tribunal, il a été renvoyé récemment pour insubordination.

A quel point sommes-nous dans ce contentieux entre le ministre de la justice et le doyen du tribunal civil?

Le rapport du juge Ronel Gélin a-t-il été publié?

RH: Ça a été une très mauvaise décision du ministre de la justice.

Au niveau du CARLI dans un communiqué en date du 19 décembre 2008, nous avons condamné cette révocation.

Nous croyons que cette révocation effectuée après des cas de corruption, de vol dénoncé par le doyen, selon toute analyse, est suspecte.

Elle est arbitraire.

Elle est illégale.

Et ça traduit comme je le disais tantôt, l'absence de volonté des autorités du ministère de la justice de combattre le phénomène de la corruption que traverse le système judiciaire haïtien.

De plus en plus, on se demande s'il n'y a pas une certaine complicité, lorsque par exemple le 29 décembre 2008, le ministre de la justice a fait des déclarations, à savoir que tous les rapports qui ont été publiés sur cette question ne sont que des rumeurs.

Ceux ne sont que des informations fantaisistes.

Il en a profité pour accuser la presse.

Et cette semaine encore, le ministre a lancé des attaques frontales à l'endroit d'un journaliste qui a voulu l'interroger sur le suivi administratif de ce dossier brûlant de l'actualité.

RB: Il y a-t-il une investigation de ce scandale?

Qui en est le responsable officiel?

RH: On ne sait pas véritable.

La commission bicamérale de justice, a publié, un rapport sur cette question.

Ce rapport met les autorités judiciaires et policières du Département du Nord-ouest sur la sellette.

Ceux sont des autorités qui son cloués au pilorie.

Mais au niveau de la direction centrale de la police judiciaire, on a commencé une enquête. Jusqu'à date rien n'est encore fait. C'est un dossier qui est riche en rebondissement.

Le 11 janvier dernier l'un des personnages clef dans cette affaire, le commissaire adjoint du Département du Nord-ouest Jean Raymond Philippe qui a trouvé la mort de manière mystérieuse.

Et jusqu'à date nous sommes au 23 janvier, plus de 13 jours après, il n'y a pas eu d'autopsie du cadavre, pour savoir quelles ont été les circonstances réelles de la mort de ce commissaire de police, au moment où on devait l'amener à Port-au-Prince.

RB: Alain Désir, un narcotrafiquant est arrêté à Port-au-Prince et extradé vers la Floride.

Pour que l'on aille perquisitionner en milieu rural chez son oncle à Lavaud, il faut que ce soit lui qui ait indiqué où se trouve l'argent.

Cela va de soi que s'il indique le lieu où se trouve l'argent, il doit en avoir indiqué le montant aussi.

Comment se fait-il que jusqu'à présent, il n'y ait aucune révélation du montant réel?

RH: Pour le moment il nous faut préciser que Alain Désir est écroué aux Etats-Unis.

Dans le cadre d'un certain accord de collaboration entre les gouvernements haïtien et américain, si le gouvernement haïtien le souhaite véritablement, il aurait pu demander aux autorités américaines d'interroger Alain Désir pour en savoir le montant réel. On pourrait avoir des pistes dans le cadre d'une éventuelle enquête. Est-ce que cette volonté est là au niveau des autorités judiciaires et politiques, c'est la grande question.

RB: Quelle est la position officielle et officieuse du ministère de la justice, concernant ce scandale?

RH: Disons mieux, quel est le comportement du ministère de la justice sur cette question?

Pour la position officielle ou officieuse, on ne sait pas. Les autorités du ministère de la justice se contentent de faire des déclarations.

De critiquer tous ceux qui se prononcent sur cette question.

De critiquer la presse.

D'attaquer de manière frontale des journalistes, des organisations qui ont publié des rapports.

Et heureusement, il y a au niveau de la chambre des députés des parlementaires responsables qui ont critiqué le comportement du ministère de la justice dans le traitement de ce dossier.

Maintenant, quelle est la position du ministère de la justice dans ce scandale?

Nous pensons que c'est une position et une attitude suspecte.

C'est une attitude qui traduit certainement une certaine complicité indirecte ou directe de la part des autorités judiciaires dans ce scandale.

Si on veut bien analyser leur comportement dans ce scandale, elles n'ont pas la volonté réelle de faire toute la lumière, pour que la loi soit appliquée envers et contre tous, pas seulement contre de simples secrétaires, des juges de paix, mais tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans cette sale affaire.

RB: M. Jean Raymond Philippe directeur départemental adjoint de la police de Nord-ouest avait été arrêté dans l'après-midi du dimanche 11 janvier 2009. Il était soupçonné d'implication dans le scandale narco financier de Port-de-Paix.

Il a été conduit à l'Hôpital du Canapé Vert. Il y est décédé dans la nuit de dimanche à lundi.

Des rumeurs suspicieuses de toutes sortes circulent autour de sa mort mystérieuse.

Il aurait cédé à une poussée de tension, selon certains, mais d'autres évoquent la thèse de l'empoisonnement.

Le ministre Exumé a ordonné une autopsie.

Avez-vous aucune information au sujet des résultats de l'autopsie?

RH: On a ordonné effectivement l'autopsie du cadavre.

Mais jusqu'à présent les résultats ne sont pas publiés. Ce qui peut être confirmé, aujourd'hui jeudi 22 janvier, le directeur général de la police avait reçu le mercredi 21 janvier une invitation pour se présenter par-devant le Parquet aux fins de fournir certaines informations et des révélations dans le cadre de la mort suspecte du commissaire adjoint Jean Raymond Philippe.

Mais malheureusement le directeur général Mario Adrésol ne s'est pas présenté.

Est-ce qu'il a été empêché?

On ne sait pas. Est-ce qu'il n'a pas voulu se présenter au Parquet pour fournir des informations?

On ne sait pas. Mais ce qui est certain, il ne s'est pas présenté le mercredi 21 janvier au Parquet.

Ce jeudi selon des informations confirmées et rapportées par la presse locale, dont Vision 2000, Magique 9, pour ne citer que ces deux stations de radio.

Le ministre de la justice aurait appelé le Parquet pour demander des explications sur cette convocation lancée au directeur général de la police.

Pourquoi a-t-on convoqué le directeur général de la police pour fournir des explications?

Telle a été la question lancée par ce ministre aux autorités du Parquet.

Nous pensons que c'est très scandaleux, très grave, l'attitude de ce ministre.

Qui dans un premier temps, a critiqué et renvoyé le doyen.

Dans un second temps, a rejeté tous les rapports publiés par des organisations qui ont travaillé sur ce dossier.

Dans un troisième temps, a lancé des attaques frontales contre un journaliste dans l'exercice de sa profession.

Dans un quatrième temps, a demandé pourquoi le Parquet a-t-il décidé d'inviter le directeur général de la police à venir pour fournir des informations.

Voilà autant d'éléments qui confirment une certaine attitude suspecte de la part des autorités judiciaires.

C'est grave, le Parquet doit faire son travail.

Les journalistes ne doivent pas se laisser intimider.

Les défenseurs de droits humains ne vont pas se laisser intimider.

Nous comptons sur l'appui de tous ceux qui sont pour la vérité, de tous ceux qui veulent combattre l'impunité et la corruption, de tous ceux qui veulent avoir une société moderne, de tous ceux qui croient dans une nouvelle société pour nos enfants, pour nos jeunes.

On droit former un front commun, pour combattre sans merci le phénomène de l'impunité, de la corruption, et recommander l'application de la loi envers et contre tous.

RB: Dans ce scandale il nous faut distinguer deux faits.

Dans le Nord-ouest on a trouvé à Lavaud un sac à main rempli d'argent.

On a aussi trouvé et transféré un coffre rempli d'argent de Lavaud à la Banque Centrale.

Mais c'est à la Banque Centrale qu'on a ouvert ce coffre.

On a dénoncé ce qui s'est passé à Lavaud.

Sait-on ce qui s'est passé à la Banque Centrale après que l'on ait ouvert le coffre?

Est-ce qu'il n'y a pas eu aussi de pillage à la Banque Centrale?

RH: Les informations rapportées font état d'un véritable pillage, non seulement à Port-de-Paix, mais aussi à Port-au-Prince.

Les responsables au niveau du ministère de la justice et au niveau de la direction générale de la police refusent encore de diligenter une enquête objective, impartiale.

Ils semblent se complaire dans une certaine passivité de nature à faire douter de la justice de notre pays. L'IFCC et d'autres organisations qui ont travaillé sur ce dossier, ont déclaré que les millions de dollars pillés à Port-de-Paix, ont été distribués aussi à Port-au-Prince.

Dans ce cas, je dois être très direct.

Dans une société où la loi est réellement appliquée. Dans une société démocratique, dans un Etat de droit, ce ministre de la justice qui est éclaboussé et avili dans ce scandale, devrait tirer la révérence.

Il devrait jeter l'éponge.

Il devrait démissionner.

Ou encore le gouvernement devrait lui demander de le faire, s'il n'y a pas une certaine complicité quelque part, pour sauf-garder l'image du gouvernement.

Nous voulons dire de manière très catégorique, si le ministre refuse de présenter des excuses à la presse, s'il persiste dans ses attaques contre la presse et contre tous ceux qui luttent, qui dénoncent le comportement des autorités judiciaires dans ce dossier, nous demandons et recommandons aux honorables parlementaire haïtiens de convoquer ce ministre dans le cadre d'une interpellation pour un vote de censure.

RB: A l'émission d' « Invité du jour » de la radio Vision 2000 du 19 janvier 2009, le journaliste Valéry Numa a été accusé par le ministre de la justice Jean Joseph Exumé d'être impliqué dans une affaire de vol de millions de dollars US appartenant au narcotrafiquant Alain Désir incarcéré en Floride.

Qu'est-ce qui a pu porter Exumé à commettre une telle gaffe?

RH: Moi je dirais tout simplement, que c'est de l'intimidation.

Ceux sont des tentatives désespérées, qui ne pourront pas apporter de fruit.

Essayer de bâillonner la presse, sont de vaines tentatives.

Essayer d'interdire à des membres et des organisations de la société civile, de dénoncer la corruption et l'impunité, ceux sont des tentatives désespérées.

RB: La Constitution sera-t-elle amendée, ou remplacée?

RH: Aucune idée. C'est une question d'actualité.

C'est une question qui est agité dans plusieurs partis politiques, au palais national, au niveau de l'université, au niveau même de la société civile, la constitution sera-t-elle amendée ou remplacée. Mais ce que je peux re-confirmer, nous pensons que amendée ou remplacée, il y a des acquis démocratiques dans la Constitution que l'on doit jalousement sauf-garder.

RB: Nous avons vu une proposition d'amendement par la Fusion distribuée sur l'Internet.

Il y a eu de nombreuses critiques de cette proposition, sur ce médium.

Comment voit-on la proposition de la Fusion en Haïti?

RH: Je ne l'ai pas encore vu personnellement.

Cette proposition n'a pas été diffusée au grand public.

On ne sait pas s'il y a eu des distributions au niveau de l'université ou au niveau des organisations de la société civile.

Je ne peux pas me prononcer sur ce texte.

Même si on arrive à l'amendement de la Constitution.

Si on arrive au remplacement de la Constitution, ce qui est très difficile pour le moment d'ailleurs.

Nous pensons que la population haïtienne n'est pas prête à négocier, le régime parlementaire et l'alternance politique.

Nous ne sommes pas prêts à accepter une présidence à vie moderne.

RB: Comment voyez-vous l'attitude du public face à cette proposition d'amendement ou de remplacement de la Constitution?

La population est-elle en train de se cabrer, ou d'y réfléchir?

RH: Il revient à des institutions de lancer le débat. La presse pourra jouer un rôle fondamental.

L'université doit jouer un rôle fondamental, les écoles en classes de fin d'études secondaires, les organisations de droits humains, les organisations de la société civile, doivent essayer de rechercher le pouls de la population sur cette question.

On ne connaît pas véritablement et de façon très claire la position de l'ensemble de la population sur cette question.

Il faut facilité ce débat au niveau de la population toute entière pour avoir sa position réelle, sur les acquis démocratiques.

RB: Il n'y a pas longtemps que 4 cyclones ont ravagé Haïti. Le pays est-il en train de sortir de la crise post-cyclonique?

RH: Il suffit de faire une visite aux Gonaïves par exemple, pour se rendre compte que rien n'a été fait. Il y a encore des gens qui sont abandonnés à eux-mêmes dans des abris.

Il y a des gens qui font face à de sérieuses difficultés économiques, qui vivent dans des conditions d'insalubrité.

Bien avant les cyclones la situation était très difficile, sur le plan économique.

En Haïti on a toujours tendance à vouloir prioriser les droits civiles et politiques au détriment des droits sociaux et économiques.

L'Etat haïtien ne voit absolument pas l'importance qu'il faut accorder à ces droits là.

C'est le principe de l'indivisibilité et de l'indissociabilité des droits de l'Homme.

La réalité montre l'irrespect accordé aux principes des droits sociaux et économiques du citoyen.

C'est pour cela que les besoins de base, sont des défis dans l'ensemble de la population haïtienne à près de 90%.

RB: Maître Renan Hédouville je vous remercie pour une participation brillante à notre émission.

J'espère pouvoir vous inviter bientôt.

RH: C'est à moi de vous remercier.

Et j'en profite encore une fois pour saluer tous les auditeurs et auditrices qui suivent de près l'actualité haïtienne.

Nous comptons beaucoup sur eux. Nous comptons sur leur apport et sur leur solidarité.

C'est l'union de tous nos frères et sÅ"urs qui doit sauver le pays. Qui doit contribuer à l'établissement d'une société moderne dans notre pays

Captez Radio Classique Inter à: radioclassiqueinter.com/rci/

Robert Benodin, January 25 2009, 8:32 AM

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